Expérience ou expertise ?
L’heure est aux experts : les médias adorent y recourir pour parler de tout (et parfois de rien). Selon la crise du moment, des experts auront leur heure de gloire médiatique : ce furent les médecins virologues avec la pandémie, ce sont maintenant les experts de l’art militaire ou de la Russie.

Pour devenir chrétien, l’important n’est pas l’expertise, mais l’expérience. Jésus ne choisit pas des experts religieux, mais des hommes d’expérience, l’expérience qu’ils vont vivre avec Jésus. Les apôtres deviendront les témoins privilégiés de l’Evangile, non parce qu’ils seraient les plus intelligents ou les meilleurs orateurs, mais grâce à ce qu’ils ont vécu et partagé avec le Christ. Et c’est de cette expérience tellement enrichissante qu’ils témoigneront avec enthousiasme.
Nous sommes bien plus touchés par les spirituels que par les intellectuels, par les gens qui nous racontent leur expérience du Christ plus que par ceux qui nous expliquent qui est Jésus, des femmes et des hommes d’expérience plus que d’expertise.
Pour nourrir notre empathie, il faut croiser une double expérience : celle de la vie avec l’expérience spirituelle. Qui mieux que quelqu’un qui a été longuement hospitalisé pour aller visiter et accompagner les malades et souffrants ? Qui mieux qu’un papa ou une maman pour parler d’un Dieu Père ? A nous de devenir des femmes et des hommes riches des multiples expériences de la vie, celles qui nous blessent comme celles qui nous épanouissent, et riches de l’expérience spirituelle.
Abbé Olivier Fröhlich, vicaire général du diocèse de Tournai
(statut FB du lundi 23 janvier 2023)