Dieu. Un nom qui ne dit plus rien à la plupart des hommes et des femmes de ce temps, et notamment des jeunes. Comme venu du passé, des temps les plus lointains. Un Dieu qui serait tout mais ne serait personne. Une sorte de force qui dominerait le monde. Un Dieu utilisé pour faire régner l’ordre : gare au juge suprême. Parfois appelé « bon Dieu », comme pour rectifier. Parfois utilisé et mis à leur service par les pires fanatiques de toutes les religions. Parfois accaparé par certains qui se disent en relation directe. « Nul ne l’a jamais vu », disait de lui Jésus. Un Dieu à toutes les sauces, parce que sans visage.
Mais un jour, vint un homme, dans ce monde, chez nous. Un homme à part entière. A la peau basanée comme les gens de son pays. Aux mains de charpentier, comme un bon ouvrier. Et au cœur grand comme ça. Cet homme avait un nom: il s’appelait Jésus. II avait une famille, des racines, un village. Et un jour, il partit à la rencontre des hommes et des femmes de son temps. Surtout des plus petits, des malades, des rejetés, des pécheurs, des enfants. « Mes frères », disait-il. Et il nous a appris que Dieu avait un nom et qu’il s’appelait Père. Qu’il avait son visage. Un beau visage d’homme.
Et alors, animés du souffle de son Esprit, il nous faudrait, chaque jour, chercher à le trouver chez les hommes et les femmes, nos frères et nos sœurs. Nous le verrions à l’œuvre, relevant, défendant les blessés de la vie, ramenant les exclus, se rangeant du côté de ceux que l’on méprise, de ceux que l’on condamne au nom même de Dieu. Et nous découvririons que Dieu est bien quelqu’un. Qui est toujours pour l’homme, et jamais contre lui. Et qu’il a un visage. Un beau visage de Dieu.