S. Henri
Première lecture – « Le ciseau se glorifie-t-il aux dépens de celui qui s’en sert pour tailler ? » (Is 10, 5-7.13-16) – Lecture du livre du prophète Isaïe
Ainsi parle le Seigneur : Malheureux ! Assour, l’instrument de ma colère, le bâton de mon courroux. Je l’envoie contre une nation impie, je lui donne mission contre un peuple qui excite ma fureur, pour le mettre au pillage et emporter le butin, pour le piétiner comme la boue des chemins. Mais Assour ne l’entend pas ainsi, ce n’est pas du tout ce qu’il pense : ce qu’il veut, c’est détruire, exterminer quantité de nations. Car le roi d’Assour a dit : « C’est par la vigueur de ma main que j’ai agi, et par ma sagesse, car j’ai l’intelligence. J’ai déplacé les frontières des peuples, j’ai pillé leurs réserves ; fort entre les forts, j’ai détrôné des puissants. J’ai mis la main sur les richesses des peuples, comme sur un nid. Comme on ramasse des œufs abandonnés,
j’ai ramassé toute la terre, et il n’y a pas eu un battement d’aile, pas un bec ouvert,
pas un cri. » Mais le ciseau se glorifie-t-il aux dépens de celui qui s’en sert pour tailler ? La scie va-t-elle s’enfler d’orgueil aux dépens de celui qui la tient ? Comme si le bâton faisait mouvoir la main qui le brandit, comme si c’était le bois qui brandissait l’homme ! C’est pourquoi le Seigneur Dieu de l’univers fera dépérir les soldats bien nourris du roi d’Assour, et au lieu de sa gloire s’allumera un brasier, le brasier d’un incendie. – Parole du Seigneur.
Psaume 93 (94), 5-6, 7-8, 9-10, 14-15
R/ Le Seigneur ne délaisse pas son peuple. (Ps 93, 14a)
C’est ton peuple, Seigneur, qu’ils piétinent,
et ton domaine qu’ils écrasent ;
ils massacrent la veuve et l’étranger,
ils assassinent l’orphelin.
Ils disent : « Le Seigneur ne voit pas,
le Dieu de Jacob ne sait pas ! »
Sachez-le, esprits vraiment stupides ;
insensés, comprendrez-vous un jour ?
Lui qui forma l’oreille, il n’entendrait pas ?
il a façonné l’œil, et il ne verrait pas ?
il a puni des peuples et ne châtierait plus,
lui qui donne aux hommes la connaissance ?
Le Seigneur ne délaisse pas son peuple,
il n’abandonne pas son domaine :
on jugera de nouveau selon la justice ;
tous les hommes droits applaudiront.
Évangile – « Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits » (Mt 11, 25-27) – Alléluia. Alléluia. Tu es béni, Père, Seigneur du ciel et de la terre, tu as révélé aux tout-petits les mystères du Royaume ! Alléluia. (cf. Mt 11, 25) – Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, Jésus prit la parole et dit : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance. Tout m’a été remis par mon Père ; personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. » – Acclamons la Parole de Dieu.
De l’humilité
Dieu choisit des personnes pour accomplir son plan d’amour pour l’humanité, qui devront faire preuve d’humilité, condition essentielle pour la réalisation de ce projet. Il est dit de Moïse qu’il est «l’homme le plus humble que la terre ait porté» (Nombres 12, 3). Jésus, le Fils de Dieu, sera le modèle à cet égard: «Ayant la condition de Dieu {…], il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur.» (Philippiens 2, 6-7) Dans la lecture évangélique du jour, Jésus signale que la révélation divine est d’abord offerte aux petits: «Père, […] ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits.» Heureuse nouvelle, si nous désirons marcher à la suite de Jésus, bien humblement, car il y a cette récompense: «Personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler.» Cette connaissance et cet amour de Dieu permettent d’entrer dans la grande famille des enfants de Dieu, regroupés autour du Christ.
La petitesse, nous la demandons au Christ : c’est lui qui a la clef de cette humilité qui nous ouvre au Père. Sans cela, nous risquerions toujours d’être les gestionnaires de nos propres mérites… Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus nous montre cette petite voie : désirer se présenter devant Dieu les mains vides, hors de toute comptabilité de mérites, dans la simplicité et la plus grande gratuité du don de soi-même. Nous sommes des brins d’herbe soufflés par le vent, mais infiniment aimés et sauvés.
Prière : Acte d’offrande
O Jésus !
Les oeuvres éclatantes me sont interdites,
je ne puis prêcher l’Evangile, verser mon sang …
Qu’importe ?
Mes frères travaillent à ma place,
et moi, petit enfant,
je me tiens tout près du trône royal,
j’aime pour ceux qui combattent.
Mais comment témoignerai-je mon amour.
puisque l’amour se prouve par les oeuvres ?
Eh bien ! Le petit enfant jettera des fleurs …
Il embaumera de ses parfums le trône divin,
il chantera de sa voix argentine
le cantique de l’amour !
Oui, mon Bien-Aimé,
c’est ainsi que ma vie se consumera devant vous.
Je n’ai pas d’autres moyens
pour vous prouver mon amour
que de jeter des fleurs :
c’est-à-dire de ne laisser échapper
aucun sacrifice, aucun regard, aucune parole ;
de profiter des moindres actions
et de les faire par amour.
Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus
« Vous serez vraiment grands,
Dans la mesure où vous êtes petits,
vous serez alors grands dans l´amour
vous serez alors grands dans l´amour »