« Une pause par jour » – 26 mars 2017

Quatrième dimanche de Carême – 2 Chroniques 36, 14-16.19-23 – Psaume 136 (137) – Jean9, 1-38 – « Il s’en alla et se lava ; quand il revint, il voyait » (Jn 9, 1.6-9.13-17.34-38) – Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là, en sortant du Temple,  Jésus vit sur son passage un homme aveugle de naissance. Il cracha à terre et, avec la salive, il fit de la boue ; puis il appliqua la boue sur les yeux de l’aveugle, et lui dit : « Va te laver à la piscine de Siloé » – ce nom se traduit : Envoyé. L’aveugle y alla donc, et il se lava ; quand il revint, il voyait.

Ses voisins, et ceux qui l’avaient observé auparavant – car il était mendiant – dirent alors : « N’est-ce pas celui qui se tenait là pour mendier ? » Les uns disaient : « C’est lui. » Les autres disaient : « Pas du tout, c’est quelqu’un qui lui ressemble. » Mais lui disait : « C’est bien moi. » On l’amène aux pharisiens, lui, l’ancien aveugle. Or, c’était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue et lui avait ouvert les yeux. À leur tour, les pharisiens lui demandaient comment il pouvait voir. Il leur répondit : « Il m’a mis de la boue sur les yeux, je me suis lavé, et je vois. »

Parmi les pharisiens, certains disaient : « Cet homme-là n’est pas de Dieu, puisqu’il n’observe pas le repos du sabbat. » D’autres disaient : « Comment un homme pécheur peut-il accomplir des signes pareils ? » Ainsi donc ils étaient divisés. Alors ils s’adressent de nouveau à l’aveugle : « Et toi, que dis-tu de lui, puisqu’il t’a ouvert les yeux ? » Il dit : « C’est un prophète. » Ils répliquèrent : « Tu es tout entier dans le péché depuis ta naissance, et tu nous fais la leçon ? » Et ils le jetèrent dehors.

Jésus apprit qu’ils l’avaient jeté dehors. Il le retrouva et lui dit : « Crois-tu au Fils de l’homme ? »  Il répondit : « Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ? » Jésus lui dit : « Tu le vois, et c’est lui qui te parle. » Il dit : « Je crois, Seigneur ! » Et il se prosterna devant lui.

L’aveugle était debout, à la sortie du temple. Un de ces mendiants qui font partie du paysage. Qu’on ne remarque plus. Mais Jésus, lui, l’a vu. II ne supporte pas que nous laissions un homme sur le bord de la route. II lui touche les yeux. « Va te laver », dit-il. L’homme y va et il voit. II voit ceux et celles qui déposaient la piécette dans la main qu’il tendait. II voit ceux et celles qui se détournaient de lui comme on fuit un pécheur. II découvre la lumière qui donne couleur et vie. Mais aussi les ténèbres, les zones d’ombre où l’on meurt. II a des yeux maintenant. C’est à lui de choisir.

Et il en voit, l’aveugle. II y a les voisins. Ceux et celles qui se demandent si c’est encore bien lui : un aveugle qui voit, est-ce que c’est bien normal, est-ce encore le même homme ? Et puis les pharisiens qui toujours et partout vous attendent au tournant. Ceux et celles qui parlent au nom même de Dieu lui disent ce qu’il doit faire. Qui savent ce qui est bien, surtout ce qui est mal. Qui séparent, qui jugent. Et qui ont le pouvoir de jeter à la porte ceux qui disent voir clair. II n’y a de pires aveugles que ceux qui ne veulent pas voir.

Aussi est-il grand temps de ne pas se laisser aveugler par ceux qui ont peur qu’on ne voie clair. De reconnaître celui qui dit être venu pour une remise en question. Voir ceux et celles qui ne s’embarrassent pas des idées préconçues, des jugements tout faits. Mais qui sont pour les autres des signes d’espérance. Qui luttent et qui se battent contre l’obscurantisme, les ténèbres et la mort. Pour que la nuit recule et que la lumière soit. Pour que l’homme vive debout. Pour que l’homme voie clair.

Prière

Seigneur Jésus, tu te reconnais dans ces hommes qui tremblent devant leurs tortionnaires, ces femmes qui traînent leur honte d’avoir été violées, ces jeunes exploités par des pédophiles pornographes. Que jamais nos consciences ne s’endorment devant les scènes d’humiliation et d’oppression de nos frères et sœurs et que nos voix s’insurgent contre ce qui bafoue leur dignité.

Seigneur tu as ouvert les yeux de l’aveugle. Aujourd’hui encore, par le cri des affamés, par les appels de bonne volonté, ouvre les yeux des humains pour qu’en chacun, se réveille un frère qui voit et qui aime. Seigneur, nous te prions.

Seigneur tu as ouvert les yeux de l’aveugle. Nous te prions pour ton Eglise, Ouvre les yeux des chrétiens. Qu’ils s’émerveillent et rendent grâces. Qu’ils répondent aux appels des déshérités et deviennent ainsi sel et lumière. Seigneur, nous te prions.

Seigneur tu as ouvert les yeux de l’aveugle. Donne à notre communauté de progresser ensemble, cherchant les vraies causes des problèmes, cherchant les justes nécessités, osant des gestes nouveaux de partage et de solidarité. Ouvre nos yeux et nos cœurs à ton grand amour. Qu’il rayonne dans nos vies. Seigneur, nous te prions.

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