Ste Françoise Romaine
Première lecture – « Maudit soit l’homme qui met sa foi dans un mortel. Béni soit l’homme qui met sa foi dans le Seigneur » (Jr 17, 5-10) – Lecture du livre du prophète Jérémie
Ainsi parle le Seigneur : Maudit soit l’homme qui met sa foi dans un mortel, qui s’appuie sur un être de chair, tandis que son cœur se détourne du Seigneur. Il sera comme un buisson sur une terre désolée, il ne verra pas venir le bonheur. Il aura pour demeure les lieux arides du désert, une terre salée, inhabitable. Béni soit l’homme
qui met sa foi dans le Seigneur, dont le Seigneur est la confiance. Il sera comme un arbre, planté près des eaux, qui pousse, vers le courant, ses racines. Il ne craint pas quand vient la chaleur : son feuillage reste vert. L’année de la sécheresse, il est sans inquiétude : il ne manque pas de porter du fruit. Rien n’est plus faux que le cœur de l’homme, il est incurable. Qui peut le connaître ? Moi, le Seigneur, qui pénètre les cœurs et qui scrute les reins, afin de rendre à chacun selon sa conduite, selon le fruit de ses actes. – Parole du Seigneur.
Psaume 1, 1-2, 3, 4.6
R/ Heureux est l’homme
qui met sa foi dans le Seigneur. (39, 5a)
Heureux est l’homme
qui n’entre pas au conseil des méchants,
qui ne suit pas le chemin des pécheurs,
ne siège pas avec ceux qui ricanent,
mais se plaît dans la loi du Seigneur
et murmure sa loi jour et nuit !
Il est comme un arbre
planté près d’un ruisseau,
qui donne du fruit en son temps,
et jamais son feuillage ne meurt ;
tout ce qu’il entreprend réussira.
Tel n’est pas le sort des méchants.
Mais ils sont comme la paille
balayée par le vent.
Le Seigneur connaît le chemin des justes,
mais le chemin des méchants se perdra.
Évangile – « Tu as reçu le bonheur, et Lazare, le malheur. Maintenant, lui, il trouve ici la consolation, et toi, la souffrance » (Lc 16, 19-31) – Ta parole, Seigneur, est vérité, et ta loi, délivrance. Heureux ceux qui ont entendu la Parole dans un cœur bon et généreux, qui la retiennent et portent du fruit par leur persévérance. Ta parole, Seigneur, est vérité, et ta loi, délivrance. (cf. Lc 8, 15) – Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là, Jésus disait aux pharisiens : « Il y avait un homme riche, vêtu de pourpre et de lin fin, qui faisait chaque jour des festins somptueux. Devant son portail gisait un pauvre nommé Lazare, qui était couvert d’ulcères. Il aurait bien voulu se rassasier de ce qui tombait de la table du riche ; mais les chiens, eux, venaient lécher ses ulcères. Or le pauvre mourut, et les anges l’emportèrent auprès d’Abraham. Le riche mourut aussi, et on l’enterra. Au séjour des morts, il était en proie à la torture ; levant les yeux, il vit Abraham de loin et Lazare tout près de lui.
Alors il cria : “Père Abraham, prends pitié de moi et envoie Lazare tremper le bout de son doigt dans l’eau pour me rafraîchir la langue, car je souffre terriblement dans cette fournaise. – Mon enfant, répondit Abraham, rappelle-toi : tu as reçu le bonheur pendant ta vie, et Lazare, le malheur pendant la sienne. Maintenant, lui, il trouve ici la consolation, et toi, la souffrance. Et en plus de tout cela, un grand abîme a été établi entre vous et nous, pour que ceux qui voudraient passer vers vous ne le puissent pas,
et que, de là-bas non plus, on ne traverse pas vers nous.” Le riche répliqua : “Eh bien ! père, je te prie d’envoyer Lazare dans la maison de mon père. En effet, j’ai cinq frères :
qu’il leur porte son témoignage, de peur qu’eux aussi ne viennent dans ce lieu de torture !” Abraham lui dit : “Ils ont Moïse et les Prophètes : qu’ils les écoutent ! – Non, père Abraham, dit-il, mais si quelqu’un de chez les morts vient les trouver, ils se convertiront.” Abraham répondit : “S’ils n’écoutent pas Moïse ni les Prophètes,
quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts : ils ne seront pas convaincus.” » – Acclamons la Parole de Dieu.
«Il y avait […] un homme riche qui […] vivait dans le luxe. Devant la porte de sa maison était couché un pauvre homme […]. Il aurait bien voulu se nourrir des morceaux qui tombaient de la table du riche.» (Luc 16, 19-21)
Dernièrement, quelqu’un m’a envoyé, par Internet, un court diaporama exposant d’un côté l’étalage de chaussures très luxueuses, vendues à fort gros prix, et de l’autre les ateliers mal famés où elles sont fabriquées. Les ouvriers, à moitié dévêtus, étaient accroupis ou assis sur le plancher avec, à peine au-dessus, des collègues sur une structure bancale prête à s’effondrer. Tous s’activent dans un espace encombré de matériaux. On peut deviner la chaleur suffocante et les émanations des produits toxiques servant à la confection des souliers. La dernière diapositive du montage mentionne: «Coût de production: 3,75 euros. Prix de vente: 275 euros.
Au-delà de l’aspect sensationnaliste du diaporama, imaginons toutes les réalités semblables qui manifestent l’immense écart entre les plus riches et les plus pauvres. Pour ne donner que quelques exemples: les buffets de chocolat gargantuesques sur les bateaux de croisière alors que des hommes, des femmes et des enfants fouillent dans les dépotoirs pour se nourrir; des résidences familiales évaluées à plusieurs millions de dollars comparées aux habitations de fortune dans les nombreux camps de réfugiés; des cimetières et des columbariums pour animaux de compagnie et les cadavres gisant dans les fossés ou les bords de route à la suite d’un massacre.
Que jamais l’indifférence n’endorme notre cœur; que l’indignation nous mobilise plutôt pour enrayer toute forme d’injustice. Il n’y ai pas de petits gestes!
Seigneur Jésus, par la parabole du riche et de Lazare tu nous ouvres les yeux sur les situations d’injustice dans notre monde et sur les conséquences de notre indifférence et de notre omission. Que ton Esprit change nos cœurs de pierre en cœurs de chair compatissants et bienveillants.
Prière d’Evangile
Père d’infinie bonté, nous te bénissons
pour Jésus, l’ami des petits et des pauvres.
Il s’est fait le prochain de ceux que l’on méprise,
allant à la rencontre des pécheurs et des exclus.
Voilà pourquoi nous reconnaissons en lui
ton Envoyé et notre Sauveur,
et nous te rendons grâce pour tous ceux
qui combattent l’injustice et la misère.
Apprends‑nous à réduire l’écart scandaleux
entre nos pays richement dotés
et ceux qui manquent de tout.
Fais‑nous découvrir dans les Écritures
ta pressante invitation à partager équitablement
les ressources et les promesses de la création,
tout en refusant pour nous‑mêmes
la tyrannie du superflu.
Je crois en Toi
Père, Fils et Esprit.
J’ai confiance en Toi
Tu es mon ami !
Père Créateur de vie,
Nous sommes tes enfants.
Tu nous donnes la vie,
Toi qui nous aimes tant.
Jésus, né de Marie,
Tu es le Fils de Dieu.
Tu nous donnes Ta vie
Comme un cadeau précieux.
Et Toi Esprit de Dieu,
Tu nous donnes Ta force.
Un souffle silencieux
amour qui nous renforce.
Je crois que je grandis
En te confiant ma vie,
Ma famille, mes amis,
Au nom du Père, du Fils
Et de l’Esprit. Amen.