Un Noël pas comme les autres…

Il était une fois, un Noël pas comme les autres, un Noël qui était arrivé trop tôt, en plein mois de mai et sans prévenir personne.

Rien n’était prêt… Sur la terre, ce fut la surprise générale. Pensez, cette année, Noël tomba le 17 mai. Personne ne s’y attendait. Noël, on l’attendait bien, mais pour plus tard, pour le 25 décembre, comme chaque année. Alors évidemment, la question était sur toutes les lèvres : « Mais qui donc a décidé cela ? »

Toutes sortes de suppositions furent avancées. On soupçonna les Eglises de vouloir se faire de la publicité, on parla d’une tradition secrète remontant à un treizième apôtre connu des seuls initiés, on évoqua une réforme secrète du Vatican, on accusa les marchands de muguet, les commerçants, les politiques… Bref, on suivit toutes les pistes, même les plus farfelues, mais sans résultat. Jusqu’au jour ou quelqu’un suggéra : « Et si c’était Dieu lui-même qui, cette année, avait choisi cette date incongrue pour fêter la venue de Jésus parmi les humains ? »

Aussitôt, vous auriez dû les entendre, mais quelles protestations ! « Quoi ! Noël en mai ! On n’a pas idée ! Si même au ciel il n’y a plus de saisons, ou va-t-on ? » Certains mêmes, j’ose à peine le dire, chuchotèrent que, là-haut, le patron devenait gentiment gâteux…

Et quelles réclamations ! Comme personne n’avait été averti, rien n’était prêt. Les stocks de crèches s’entassaient au fond des entrepôts. Les jeunes sapins grandissaient encore dans les clairières. Les commerçants s’arrachaient les cheveux : Noël sans cadeaux, Noël sans vitrines, Noël sans traineaux, sans dindes, sans marrons glacés, sans chocolats et sans vin chaud ? Quelle catastrophe ! Et dans les églises, quelle bousculade ! Prêtres et pasteurs tournaient comme des hélices en ronchonnant : tous les programmes de paroisse étaient chamboulés. Quant aux  gens, il cherchaient à comprendre : Noël sans congé ? Noël sans sports d’hiver ? Sans cartes de voeux, sans Nouvel An derrière pour remettre ça ? Quelle histoire !

Arriva le soir du 16 mai. Dans les salles de séjour, dans les cuisines, dans les sacristies, rien n’était comme d’habitude. Tout le monde était quelque peu déboussolé. Tout le monde était déçu, je crois, en songeant à tout ce qu’il manquait pour faire un vrai Noël…

Tout le monde ? Non ! Dans un coin perdu, quelques bergers et trois savants un peu rêveurs balbutiaient de joie. Ils avaient deviné, eux, que Noël, c’est l’inattendu de Dieu qui prend visage sur la terre des humains.

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