« Une pause par jour » – 27 mars 2018

Mardi Saint – Première lecture (Is  49, 1-6)

Écoutez-moi, îles lointaines ! Peuples éloignés, soyez attentifs ! J’étais encore dans le sein maternel quand le Seigneur m’a appelé ; j’étais encore dans les entrailles de ma mère quand il a prononcé mon nom. Il a fait de ma bouche une épée tranchante, il m’a protégé par l’ombre de sa main ; il a fait de moi une flèche acérée, il m’a caché dans son carquois. Il m’a dit : « Tu es mon serviteur, Israël, en toi je manifesterai ma splendeur. » Et moi, je disais : « Je me suis fatigué pour rien, c’est pour le néant, c’est en pure perte que j’ai usé mes forces. » Et pourtant, mon droit subsistait auprès du Seigneur, ma récompense, auprès de mon Dieu. Maintenant le Seigneur parle, lui qui m’a façonné dès le sein de ma mère pour que je sois son serviteur, que je lui ramène Jacob, que je lui rassemble Israël. Oui, j’ai de la valeur aux yeux du Seigneur, c’est mon Dieu qui est ma force. Et il dit : « C’est trop peu que tu sois mon serviteur pour relever les tribus de Jacob, ramener les rescapés d’Israël : je fais de toi la lumière des nations, pour que mon salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre. » – Parole du Seigneur. 

Évangile (Jn 13, 21-33.36-38)

En ce temps-là, au cours du repas que Jésus prenait avec ses disciples, il fut bouleversé en son esprit, et il rendit ce témoignage : « Amen, amen, je vous le dis : l’un de vous me livrera. » Les disciples se regardaient les uns les autres avec embarras, ne sachant pas de qui Jésus parlait. Il y avait à table, appuyé contre Jésus, l’un de ses disciples, celui que Jésus aimait. Simon-Pierre lui fait signe de demander à Jésus de qui il veut parler. Le disciple se penche donc sur la poitrine de Jésus et lui dit : « Seigneur, qui est-ce ? » Jésus lui répond : « C’est celui à qui je donnerai la bouchée que je vais tremper dans le plat. » Il trempe la bouchée, et la donne à Judas, fils de Simon l’Iscariote. Et, quand Judas eut pris la bouchée, Satan entra en lui. Jésus lui dit alors : « Ce que tu fais, fais-le vite. » Mais aucun des convives ne comprit pourquoi il lui avait dit cela. Comme Judas tenait la bourse commune, certains pensèrent que Jésus voulait lui dire d’acheter ce qu’il fallait pour la fête, ou de donner quelque chose aux pauvres. Judas prit donc la bouchée, et sortit aussitôt. Or il faisait nuit. Quand il fut sorti, Jésus déclara : « Maintenant le Fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui. Si Dieu est glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera ; et il le glorifiera bientôt. Petits enfants, c’est pour peu de temps encore que je suis avec vous. Vous me chercherez, et, comme je l’ai dit aux Juifs : “Là où je vais, vous ne pouvez pas aller”, je vous le dis maintenant à vous aussi. » Simon-Pierre lui dit : « Seigneur, où vas-tu ? » Jésus lui répondit : « Là où je vais, tu ne peux pas me suivre maintenant ; tu me suivras plus tard. » Pierre lui dit : « Seigneur, pourquoi ne puis-je pas te suivre à présent ? Je donnerai ma vie pour toi ! » Jésus réplique : « Tu donneras ta vie pour moi ? Amen, amen, je te le dis : le coq ne chantera pas avant que tu m’aies renié trois fois. » – Acclamons la Parole de Dieu. 

«C’est mon Dieu qui est ma force»

Le texte d’Isaïe revisité après la résurrection nous fait découvrir que Jésus est le serviteur par excellence, celui que le Seigneur a choisi pour relever Israël. C’est la vocation même de Jésus qui nous est décrite avec toutes les difficultés et tous les défis qu’elle suppose. En acceptant de devenir instrument dans les mains de Dieu, le Christ a pu annoncer la parole de vérité comme une épée et comme une flèche qui viennent présager un combat dont la vérité sort gagnante, triomphante parce que le serviteur puise sa force en Dieu qui le protège. Ce texte nous rappelle en même temps que nous sommes également des serviteurs du Seigneur, que nous avons la mission de proclamer la vérité là où nous sommes. Inévitablement, cela fera lever des boucliers; la parole de Dieu ne se plie pas aux caprices du temps sous prétexte de suivre le courant, de s’adapter aux circonstances ponctuelles.

Faire confiance…

Ceux et celles qui ont l’audace d’affronter le monde en témoignant de leur foi et en proclamant la Bonne Nouvelle ont parfois l’impression que David ne viendra jamais à bout de Goliath, qu’il vaudrait mieux tout abandonner et continuer tranquillement leur route. Comme le serviteur dont parle Isaïe, ils ont l’impression de se fatiguer pour rien, d’user inutilement leurs forces. L’expérience de Jésus devient un point d’ancrage pour se ressourcer et continuer le combat. Si Jésus est allé jusqu’au bout de sa mission, c’est qu’il s’en est remis à son Père, qu’il lui a fait totalement confiance et qu’il se savait aimé et soutenu malgré les apparences. Sa force invincible résidait en Dieu. Jésus ressentait profondément que le bien triompherait du mal et que le Père le glorifierait. Il en est de même pour chacun et chacune de nous.

Se savoir aimé

Lors des jours difficiles qu’il nous arrive de traverser, dans les moments de grands découragements, quand nous cherchons un sens à notre vie, quand nous ne savons plus quelle est notre mission, osons nous tourner vers Dieu. Osons le supplier de nous envoyer son Esprit qui nous fera comprendre à quel point nous sommes aimés, à quel point le Seigneur compte sur nous pour achever le Royaume inauguré par Jésus.

La noirceur semble gagner du terrain

Le repas festif chez les amis de Béthanie fait place à un repas de Jésus et de ses disciples dans une atmosphère que l’on sent lourde. Jésus ressent de plus en plus la pression de l’extérieur qui s’infiltre dans le groupe en raison de la présence de Judas; ses heures sont comptées, il le sait, il en souffre profondément. Mais ce qui lui fait sans doute le plus mal, c’est de savoir qu’il sera livré aux autorités par un des siens, un compagnon de route des dernières années avec qui il a beaucoup partagé. Il regarde ses autres disciples et sait aussi qu’ils n’hésiteront pas à sauver leur propre peau en l’abandonnant à son triste sort, en commençant par Simon-Pierre sur qui il a fondé bien des espoirs. Avec tendresse, il s’adresse à eux — « mes petits enfants»—; il tente de les préparer à ce qu’ils auront à vivre, mais ceux-ci ne réalisent pas ce qui est en train de se dérouler sous leurs yeux; ils sont aveuglés par leurs propres conceptions, leurs propres convictions. Dehors, la nuit règne. Les ténèbres dominent la terre. Dans le cœur des opposants de Jésus se dresse déjà l’ombre de la croix. Dans le cœur de Jésus, tout n’est pas perdu; l’heure de la glorification est arrivée, Il ne reste qu’un passage pénible à traverser. Conservons ce texte en mémoire pour les jours où nous ne savons plus ce que demain nous réserve, quand tout semble perdu. Dieu n’abandonne jamais ceux et celles qui mettent toute leur confiance en lui. Un jour, nous entrerons nous aussi dans sa gloire.

Prière universelle

Nous avons tous et toutes du prix aux yeux du Seigneur. Prions les uns pour les autres pour que la gloire de Jésus Christ rejaillisse sur toute la terre.

Pour les pasteurs de l’Eglise qui bravent chaque jour le danger en accomplissant leur mission; afin que la force du Seigneur les garde animés, prions le Seigneur.

Pour les personnes persécutées, bafouées, humiliées; afin qu’elles retrouvent leur dignité, prions le Seigneur.

Pour ceux et celles qui cherchent un sens à leur vie; afin que l’Esprit les inspire et les rassure, prions le Seigneur.

Pour notre communauté; afin que nous sachions nous soutenir les uns les autres et vivre une plus grande charité fraternelle, prions le Seigneur.

Notre Père…

Je vous salue, Marie…

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