Il n’a donné ni bourgade, ni lieu-dit, ni nom de rue.
Ne rêvez pas, impossible de l’enfermer dans vos temples et vos églises.
Ni dans vos livres sacrés ou vos rites.
Il a pourtant choisi de venir demeurer parmi nous, lui qu’à Noël nous avons chanté ‘Emmanuel’, ‘Dieu-avec-nous’. Il n’est pas loin là-bas dans le ciel. Il vient partager notre vie, nos joies et nos peines.
Mais il refuse de se laisser enfermer dans nos murs et nos concepts. « Il vient planter sa tente parmi nous »*, proclame le coryphée. Il choisit d’être nomade, avec la précarité et la disponibilité de celui qui habite sous la tente.
Et c’est notre cœur qu’il vient habiter, bien plus que nos églises : « le temple de Dieu est sacré, et ce temple, c’est vous »*. Plus intime à nous-mêmes que nous-mêmes ne le sommes.
Et c’est le cœur de ma sœur, de mon frère, où il vient aussi établir sa résidence. Alors peut s’installer le vrai dialogue, l’authentique rencontre, le cœur à cœur de deux êtres habités chacun par l’Esprit de Dieu.
Et, c’est particulièrement dans le cœur des plus petits qu’il choisit de demeurer : « ce que vous avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. »* Dieu vient habiter avec une tendresse particulière le cœur des plus fragiles. Invitation à reconnaître nos propres fragilités pour accueillir le vrai Dieu.
« Où demeures-tu ? » demandent les deux disciples du Baptiste à Jésus. Il n’a donné ni bourgade, ni lieu-dit, ni nom de rue.
« Venez et vous verrez », leur répond Jésus : Dieu n’est pas une adresse à rejoindre, mais une expérience à vivre.
Abbé Olivier Fröhlich, vicaire général du diocèse de Tournai
Publication mur FB du dimanche 14 janvier 2024