« On raconte qu’un calife des temps passés avait perdu sa mère, qu’il chérissait, et qu’il s’était mis à gémir sans retenue.
Un sage s’approcha de lui.
« Prince des Croyants, lui dit-il, tu dois remercier le Très-Haut, car il a honoré ta mère en te faisant pleurer sur sa dépouille au lieu de l’humilier en la faisant pleurer sur la tienne. »
Il faut remercier Dieu lorsque la mort survient dans l’ordre naturel des choses, et s’en remettre à Sa sagesse quand, par malheur, il en est autrement. »
« Trop souvent, aux funérailles, j’entends des croyants et des croyantes maudire la mort. Portant, la mort est un cadeau du Très-Haut, et l’on ne peut maudire ce qui vient de Lui.
Le mot « cadeau » vous semble-t-il provocateur ? C’est cependant l’exacte vérité.
Si la mort n’était pas inévitable, l’homme aurait perdu sa vie entière à l’éviter. Il n’aurait rien risqué, rien tenté, rien entrepris, rien inventé, rien construit. La vie aurait été une perpétuelle convalescence.
Oui, mes frères, remercions Dieu de nous avoir donné en cadeau la mort, pour que la vie ait un sens ; la nuit, pour que le jour ait un sens ; le silence, pour que la parole ait un sens ; la maladie, pour que la santé ait un sens ; la guerre, pour que la paix ait un sens.
Remercions-Le de nous avoir donné la fatigue et les peines, pour que le repos et les joies aient un sens.
Remercions-Le, Sa sagesse est infinie. »
“Extrait de Léon l’Africain” de Amin Maalouf
Merci à la famille d’E. pour le partage de ce texte lu aux funérailles de leur proche !
Un texte qui donne à réfléchir , plein de finesse , et de bon sens , merci de nous l’avoir fait
connaitre .
Marcelle
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Merci bcp !
Fraternellement
Véro
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