Un vieux prédicateur de retraite québécois raconta un jour au matin, à ses auditeurs attentifs, le rêve bizarre qu’il avait fait la nuit précédente.
« Je venais d’achever ma conférence hier soir quand tout à coup, un vacarme se fit entendre dans la salle : le plafond de la salle d’enseignement s’effondra sur tous les
participants. Aucun d’entre nous ne survécut. Alors vous vous êtes présentés tous à la porte étroite du ciel. Moi-même, je me suis en retrait et j’ai vu les anges donner à chacun de vous sa place. Je peux vous assurer, que certains parmi vous étaient très bien placés. Quand arriva mon tour, tout le monde s’est levé pour m’applaudir. Je vous avoue que j’ai rougi et cela m’a rempli de confusion parce que toute ma vie je n’ai pas cherché des bravos mais simplement de bien faire mon boulot.’ A vrai dire, les anges ont eu du mal à trouver ma place. La recherche est laborieuse. Ils ont fini par la trouver derrière, dans un coin, un peu dans l’obscurité. Mais cela ne me gênait pas. Je trouvais bien normal que le serviteur inutile soit plutôt caché. D’ailleurs, je n’étais pas très loin du Supérieur général ! Ce qui faisait ma joie c’était d’attendre Jésus. J’avais si souvent répété les paroles de l’Epoux que j’allais enfin l’entendre en direct. Arrive Jésus. C’est une immense clameur qui se lève à ce moment-là. On fait la ola, des Alléluia fusent de partout. Il salue chacun et puis quelle ne fut pas ma stupéfaction de voir tout à coup Jésus s’asseoir à côté de moi, sur un strapontin ! »
Tous nous espérons vivre au ciel la même réalité : être assis à côté de Jésus. Mais comme Jésus a dit : « Le royaume de Dieu est parmi vous », nous pouvons croire qu’il est déjà assis à nos côtés tout au long de nos journées. Mais que sa présence est tellement discrète que nous ne le remarquons pas. Lui est présent mais peut-être que moi je ne le suis pas suffisamment. La prière n’est que rarement du ‘ressenti’. Elle ne va pas de soi, elle est un dur combat. Il s’agit d’être là, de travailler à notre propre présence devant Dieu….
Pour Térèse d’Avila, la rencontre avec le Seigneur prend la forme d’un temps de silence quotidien durant lequel le priant, la priante, ramène constamment son attention vers le Christ, objet de son amour et présence mystérieuse.
« Je veux paraître devant toi, Seigneur, et me rassasier de ta présence. » (Psaume 16,15)
Nous rassasier de sa présence, c’est déjà un avant-goût de l’éternité, déjà commencée ici-bas !
Merci au Frère Albert ANDRE, de la communauté du Bua de Habay-la-Vieille, pour l’envoi hebdomadaire de ses « petites miettes spirituelles ».