S. Antoine de Padoue, prêtre et docteur de l’Église
Première lecture – « Naboth a été lapidé et il est mort » (1 R 21, 1-16) – Lecture du premier livre des Rois
En ce temps-là, Naboth, de la ville de Yizréel, possédait une vigne à côté du palais d’Acab, roi de Samarie. Acab dit un jour à Naboth : « Cède-moi ta vigne ; elle me servira de jardin potager, car elle est juste à côté de ma maison ; je te donnerai en échange une vigne meilleure, ou, si tu préfères, je te donnerai l’argent qu’elle vaut. »
Naboth répondit à Acab : « Que le Seigneur me préserve de te céder l’héritage de mes pères ! » Acab retourna chez lui sombre et irrité, parce que Naboth lui avait dit :
« Je ne te céderai pas l’héritage de mes pères. » Il se coucha sur son lit, tourna son visage vers le mur, et refusa de manger. Sa femme Jézabel vint lui dire : « Pourquoi es-tu de mauvaise humeur ? Pourquoi ne veux-tu pas manger ? » Il répondit : « J’ai parlé à Naboth de Yizréel. Je lui ai dit : “Cède-moi ta vigne pour de l’argent, ou, si tu préfères, pour une autre vigne en échange.” Mais il a répondu : “Je ne te céderai pas ma vigne !” » Alors sa femme Jézabel lui dit : « Est-ce que tu es le roi d’Israël, oui ou non ? Lève-toi, mange, et retrouve ta bonne humeur : moi, je vais te donner la vigne de Naboth. » Elle écrivit des lettres au nom d’Acab, elle les scella du sceau royal, et elle les adressa aux anciens et aux notables de la ville où habitait Naboth. Elle avait écrit dans ces lettres : « Proclamez un jeûne, faites comparaître Naboth devant le peuple. Placez en face de lui deux vauriens, qui témoigneront contre lui : “Tu as maudit Dieu et le roi !” Ensuite, faites-le sortir de la ville, lapidez-le, et qu’il meure ! » Les anciens et les notables qui habitaient la ville de Naboth firent ce que Jézabel avait ordonné dans ses lettres. Ils proclamèrent un jeûne et firent comparaître Naboth devant le peuple. Alors arrivèrent les deux individus qui se placèrent en face de lui et portèrent contre lui ce témoignage : « Naboth a maudit Dieu et le roi. » On fit sortir Naboth de la ville, on le lapida, et il mourut. Puis on envoya dire à Jézabel : « Naboth a été lapidé et il est mort. » Lorsque Jézabel en fut informée, elle dit à Acab : « Va, prends possession de la vigne de ce Naboth qui a refusé de la céder pour de l’argent, car il n’y a plus de Naboth : il est mort. » Quand Acab apprit que Naboth était mort, il se rendit à la vigne de Naboth et en prit possession. – Parole du Seigneur.
Psaume 5, 2-3, 5-6ab, 6c-7
R/ Comprends ma plainte, Seigneur. (Ps 5, 2b)
Écoute mes paroles, Seigneur,
comprends ma plainte ;
entends ma voix qui t’appelle,
ô mon Roi et mon Dieu !
Tu n’es pas un Dieu ami du mal,
chez toi, le méchant n’est pas reçu.
Non, l’insensé ne tient pas
devant ton regard.
Tu détestes tous les malfaisants,
tu extermines les menteurs ;
l’homme de ruse et de sang,
le Seigneur le hait.
Évangile – « Moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant » (Mt 5, 38-42) – Alléluia. Alléluia. Ta parole est la lumière de mes pas, la lampe de ma route. Alléluia. (Ps 118, 105) – Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Vous avez appris qu’il a été dit : Œil pour œil, et dent pour dent. Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre. Et si quelqu’un veut te poursuivre en justice et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. À qui te demande, donne ; à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos ! » – Acclamons la Parole de Dieu.
Commentaire – La seconde joue
Jézabel est une figure emblématique de l’idolâtrie qui conduit au mépris de Dieu et d’autrui. Nous la retrouvons mentionnée dans la lettre à l’Eglise de Thyatire (Ap 2,20) qui traitent de la violence ordinaire présente dans nos communautés et en nous mêmes. Voilà qui jette une lumière sur l’injonction du Christ à ne pas riposter au mal, alors même qu’il est venu le vaincre. Engager la lutte suppose une purification intérieure préalable pour pouvoir porter fruit.
Soeur Emmanuelle Biloteau, ermite bénédictine
Clé de lecture – « Oeil pour oeil »
La Bible regorge de récits violents. Pourquoi se scandaliser ? C’est la violence de notre humanité que les sages d’Israël ont courageusement affrontée, à la lumière de leur foi en un Dieu qui veut un monde de douceur. A la conduite atroce de Jézabel, la loi du talion qui mesure la violence répond d’abord : « Oeil pour oeil » (Ex 21, 24) ; puis le Décalogue : « Tu ne tueras pas. » Le livre des Proverbes avance : « Si ton ennemi a faim, donne-lui du pain à manger » (Pr 25, 21). Jésus va plus loin et retourne la violence en excès de douceur et d’amour jusqu’à aimer son ennemi. Tandis que les lois peinent à réguler la violence, l’idéal du Royaume vient sans cesse les travailler et les réorienter. Dieu a confié aux croyants cet effort sans relâche.
Roselyne Dupont-Roc, bibliste
Invitation
Que serait ma vie sans la peur de manquer ?
Revue « Prions en église » – juin 2018 – page 137 et 136
Voici le plus grand amour, c’est de donner sa vie
Pour tous ceux que l’on aime et ceux que l’on bénit
Nous ne sommes faits que pour aimer
[Refrain]
Aimer c’est tout donner, aimer c’est tout donner
Aimer c’est tout donner et se donner soi-même
Et redire à jamais de toute éternité,
Aimer c’est tout donner
Et se donner soi-même, et se donner soi-même
Sans amour à quoi bon vivre, et à quoi bon chanter
Sans amour à quoi bon rire, et à quoi bon rêver
Nous ne sommes faits que pour aimer
[Refrain]
Aimer c’est tout donner, aimer c’est tout donner
Aimer c’est tout donner et se donner soi-même
Et redire à jamais de toute éternité,
Aimer c’est tout donner
Et se donner soi-même, et se donner soi-même