Avez-vous vu le loup ? 
Et si, pour une fois, dans le récit du Bon Pasteur, on focalisait notre attention sur un autre personnage : le loup
« Le berger mercenaire qui voit venir le loup abandonne les brebis et s’enfuit; le loup s’en empare et les disperse », dit Jésus. Le loup est la menace pour les brebis. Une menace dont le berger doit les protéger.

Quels sont les loups, les menaces dans ma vie ? Et quelles sont mes angoisses ? Le loup actuel de l’humanité, c’est le coronavirus qui menace notre santé, notre vie sociale, notre économie. Mais nous avons tous des loups : maladie grave, risque de perdre son emploi ou de se retrouver sans ressources, méchanceté de quelqu’un dans notre entourage personnel ou professionnel… Nous avons aussi des loups intérieurs, des angoisses qui nous rongent, parfois des blocages par rapport à certaines tâches ou personnes…
Identifier nos loups, c’est avoir la simplicité de ne pas se rêver tout-puissant. Apprendre à nous protéger, c’est appliquer les « gestes barrières » à toute notre vie, éviter les personnes toxiques et les situations dangereuses.
Et puis, il y a des bergers dans notre vie ! Ceux qui nous protègent des loups, nous soutiennent avec bienveillance, nous protègent des dangers de la vie. Les parents sont bergers pour leurs enfants : ils les protègent et les aident dans les coups durs. Et parfois, quand ils vieillissent, les rôles s’inversent, et les enfants deviennent bergers de leurs parents. Notre société a développé de nombreux « bergers institutionnels » qui nous protègent et le monde associatif, comme un bon berger se soucie de nourrir son troupeau, a redoublé son activité de distribution de colis alimentaires depuis le début de la crise.
Nous-mêmes, nous sommes des bergers pour d’autres : c’est important de le savoir, et d’assumer notre responsabilité, de ne pas fuir devant le loup, quitte à nous mettre en danger !
Face aux loups de la vie spirituelle, il y a Jésus, notre berger, celui qui a donné sa vie pour nous. Il nous protège de ce qui tue notre vie spirituelle. Il y a des épreuves de la vie qui sont douloureuses, mais si elles mettaient notre vie spirituelle en danger, alors le Seigneur hausserait la voix pour faire fuir le loup.

Abbé Olivier Fröhlich, vicaire général du diocèse de Tournai
J’aime ton style d’écriture. Bon travail!
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