La foi, dit Dieu, ça ne m’étonne pas :
J’éclate tellement dans ma création.
La charité, ça ne m’étonne pas davantage,
Car il ne manque, ni d’hommes, ni de femmes
Pour tendre la main aux malheureux.
Ce qui m’étonne, dit Dieu, c’est l’espérance.
Les gens voient comme tout ça se passe
Et ils croient que demain, ça ira mieux.
Voilà qui est proprement inouï,
Je n’en reviens pas moi-même, que la flamme de l’espérance,
anxieuse au moindre souffle, tremblante à tous les vents,
traverse, invincible, l’épaisseur des temps et des nuits.
L’espérance n’est qu’une petite fille,
Fraîche et vulnérable comme une fleur de printemps.
Une petite fille nommée Marie,
Eclose au pays des sages et des prophètes.
A Nazareth, à Bethléem, à Cana, au Golgotha,
Elle choisit le chemin fraternel
de la présence silencieuse et de l’humble service.
Par elle, l’espérance de son peuple offrit au monde le Sauveur promis.
Aujourd’hui, comme hier, Marie fait resplendir dans nos ténèbres
Le visage d’un Dieu qui libère les opprimés et met en déroute les orgueilleux.
Avec une douce patience, sans discours, ni trompettes,
Elle annonce un lendemain ou l’amour et la paix auront le dernier mot.
L’espérance de Marie, c’est la force des coeurs droits,
La joie des pauvres et le réconfort des affligés.
Devenue femme et mère, la petite fille ne se lasse pas
D’ouvrir la voie aux enfants de la terre qui osent marcher à l’étoile.
Revue Salve Regina, numéro 2, mars-avril 2025, 4ème de couverture.