Que serions-nous sans nos blessures ?
Il y a des visages ridés par les années ou ravinés par les larmes.
Des mains crevassées, déformées par les longues années de travail.
Des corps blessés, fracturés, couturés.
Et puis il y a toutes ces blessures intérieures, parfois cicatrisées, parfois encore purulentes.
On ne ressort jamais indemne d’une blessure. On peut guérir, bien sûr, mais on en sort toujours différent, marqué. Même quand les chairs se referment, il reste une cicatrice indélébile. Et il est des blessures intérieures qui laissent le cœur balafré.
Ces traces sont les signes de notre histoire, de ce que nous sommes aujourd’hui. Des chemins souvent douloureux, mais qui peuvent nous rendre meilleurs.
Jésus apparaît à Thomas avec les stigmates de sa Passion : les clous qui ont transpercé mains et pieds, la lance qui lui a percé le côté… Il garde les traces de son agonie. Ce Jésus ressuscité auquel nous nous confions est passé par la souffrance, physique, psychologique, affective. Elle a fait de lui ce qu’il est désormais, lui permettant d’être en pleine empathie avec toutes ces détresses humaines, car il les a éprouvées.
Nos cicatrices, intérieures comme extérieures, sont les traces de nos souffrances. Des blessures mal cicatrisées risquent de faire de nous des personnes tristes ou aigries, refermées sur elles-mêmes. Mais nous pouvons aussi, comme le Christ, en faire un chemin d’empathie, d’ouverture à la souffrance des autres.
Abbé Olivier Fröhlich
Vicaire général diocèse de Tournai
Publication FB du 27 04 25