« Femmes, soyez soumises à vos maris. »
Ce n’est pas moi qui le dis, c’est l’apôtre Paul !
C’est évidemment inaudible aujourd’hui, on est bien d’accord…
C’est le même Paul qui pourtant prône l’égalité hommes-femmes quand il écrit : « il n’y a plus ni juif ni grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus l’homme et la femme, car tous, vous ne faites plus qu’un dans le Christ Jésus » (Galates 3,28). Il refuse donc toute discrimination fondée sur la religion, la race, le statut social ou le sexe. Le baptême, dit-il, nous rend tous égaux dans la foi.
Paul cependant reste paradoxal. Il prône l’égalité dans la foi mais reste prisonnier des catégories sociales de son époque : il ne condamne pas l’esclavage, mais invite le maître à considérer son esclave comme un frère ; il trouve normale la primauté du mari au sein de la famille…
Ceci dit, Paul consacre 3 versets seulement aux obligations de la femme et 8 aux devoirs du mari… Serait-ce parce que celui-ci respecte moins ses obligations ? Ou que Paul veut insister sur ses responsabilités ?
Concernant les recommandations faites aux femmes, le mot de « soumission » pourrait se traduire plus justement par « accepter l’autorité », accepter le statut de l’homme comme chef de famille, accepter son statut social. Il ne s’agit pas pour autant de faire tous ses caprices…
Les hommes, eux, ont un impératif fort : ils doivent aimer leur femme « à l’exemple du Christ » – et le Christ est celui qui donne sa vie pour ceux qu’il aime. Le mari doit donc donner sa vie pour sa femme.
C’est vrai, Paul ne conteste pas le rôle de primauté de l’homme dans le couple, mais cette autorité doit devenir une primauté d’amour : le mari doit se comporter comme le Christ, il doit aimer sa femme, lui donner le meilleur de lui-même.
Paul, certes, reste pour une part enfermé dans les catégories sociales de son époque, mais il dessine une vraie réciprocité entre homme et femme au sein du couple, où chacun a des devoirs envers l’autre. En cela au moins, il peut encore nous interpeller aujourd’hui.
Publication Facebook Abbé Olivier Fröhlich, vicaire général du diocèse de Tournai