Pastorale des visiteurs de malades : « Quel regard sur le monde d’aujourd’hui »

Lors de mes visites en résidences et à domicile, j’ai eu l’occasion de  prendre la « température » en récoltant quelques témoignages par rapport au regard qu’ont les personnes âgées sur le monde d’aujourd’hui.

Mes questions étaient les suivantes :

1) Selon vous, quelles sont les grandes forces et faiblesses de notre époque ?

2) Qu’est-ce qui vous a donné de l’espérance dans les moments difficiles de votre vie ?

3) Quelles valeurs devraient guider notre monde pour qu’il soit plus porteur d’espérance ?

4) Y a t-il une chanson, un poème, une prière ou quelque chose d’autre qui vous réconforte particulièrement ?

Pour la question 1 (Forces et faiblesses de notre monde) concernant les aspects positifs (forces) : « Avoir la possibilité de vivre simplement. Les avancées de la technologie, les recherches pour la santé ». « Les désirs de conservation d’un patrimoine (mais qui risque de se perdre) ». « Notre force intérieure qui nous pousse et l’aide reçue pour la transmettre (Insufflée par l’Esprit Saint) ». « L’espérance dans les accords de paix, l’espérance pour tenter de mettre fin à la famine et l’assurance de pouvoir manger (car on a eu faim) ». « La récupération d’une richesse intellectuelle (qu’on laissait filer) en se posant les bonnes questions ».

Concernant les aspects négatifs (faiblesses) : « Nous sommes surinformés à travers les médias, l’excès de violence provoque des angoisses. Un climat de peur règne avec toutes les menaces de guerres atomiques ». « Il y a trop de constructions vites faites et mal faites, trop de modernité inutile. Tout va trop vite et on constate la dégradation de la terre ». Une personne reste marquée par la sévérité de communautés religieuses. « Il y a trop d’injustices dans notre monde par rapport aux faibles, au harcèlement ». « Concernant l’enseignement, on déplore le manque de respect, l’abandon des enseignants qui en arrivent à craindre les parents. Ils se font humilier et certains jeunes professeurs manquent de répondant. Il faudrait revoir les méthodes d’enseignement et aussi la conscience professionnelle de certains ». « Ce qui est déplorable également c’est l’ignorance des jeunes et leur manque d’intérêt ». « On constate un désengagement des parents ».

En réponse à la question 2 (Espérances) : « La foi, la prière, la relation personnelle avec Dieu » « Aimer ». « Pouvoir s’adresser aux défunts donne de l’espoir par leur intercession ». « La famille, les grands-parents et arrières grands parents, les amis». « Associer des signes comme par exemple la vue d’un oiseau pour une pensée positive, ou la venue d’une personne ». « L’ordre, mettre en ordre et être aidé pour le faire. L’espérance de rester en ordre (objets et pensées) ». » L’importance de la santé physique et mentale ». « Découvrir de nouvelles choses ». « Rencontrer des gens qui ont souffert plus que soi ». « La fermeté bienveillante par rapport aux réalités (personnel soignant) ». « La reconnaissance, la mise en confiance et l’entraide ». « Pouvoir prendre son temps pour communiquer ». « Se sentir écouté et compris ».

Question 3 (Valeurs) : «  Il faudrait plus de témoins de la foi qui redonnent de l’espoir aux gens et de l’amour. Qu’il y ait davantage d’entraide, de fraternité, d’entente, d’écoute ». « Que la femme au foyer soit mieux valorisée ainsi que tous ceux et celles qui veulent apprendre ». « Sur le plan politique, qu’il y ai une cohérence entre les paroles et les actions, qu’ils arrêtent les mensonges et la gloriole ». « Le respect ! Prendre conscience de la valeur de la vie, du coût de la vie. Cesser de vouloir toujours plus, de vouloir tout avoir ». « Savoir dire non à bon escient. Savoir mettre ses envies immédiates de consommation au profit d’autres priorités ».

Question 4 (Réconfort) : « La prière personnelle me réconforte (demander et rendre grâce) ». « Dialoguer avec Dieu. Prier pour la famille et les défunts. Rester en « communication » avec les Saints ». « M’entourer de tableaux ou objets (signes de foi), pour moi c’est de la chaleur ».

« La prière du chapelet ». « La prière du matin et du soir ». « Dans mes prières avec Dieu, je ne mens jamais, ça me libère de la haine par la neuvaine du pardon ». « L’importance de pardonner sans oublier. Pouvoir déposer ses valises et faire son propre examen de conscience ». « Savoir qu’au creux de mon épaule, j’y accueille Marie et Jésus et ça me rassure de ne pas être seule ».

Pour une autre personne, ce sera la poésie : « La poésie toute simple qui vient se réfugier chez moi et qui me touche…Il faudrait même la diffuser dans le métro ! »

« La musique, les chants de la messe mais aussi : Fais-moi un signe de Gérard Palapra (en référence à Jésus), les chansons de Sœur Sourire, Il faut toujours un perdant de Julios Iglesias, On ira tous au Paradis de Michel Polnareff ».

 

Merci aux quatre résident(e)s anonymes (par respect de confidentialité) qui ont participé avec beaucoup d’intérêt à ce petit questionnaire. Que de pépites et merveilles entendues entre leurs regrets et souffrances partagées !

Et si c’était vous ? Que répondriez vous ?

Catherine Zéler, pastorale des Visiteurs

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