Homélie – 2ème dimanche Avent Année A – Abbé Fernand Stréber

Première lecture  « Il jugera les petits avec justice » (Is 11, 1-10)

En ce jour-là, un rameau sortira de la souche de Jessé, père de David, un rejeton jaillira de ses racines. Sur lui reposera l’esprit du Seigneur :esprit de sagesse et de discernement, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte du Seigneur – qui lui inspirera la crainte du Seigneur. Il ne jugera pas sur l’apparence ;il ne se prononcera pas sur des rumeurs. Il jugera les petits avec justice ;avec droiture, il se prononcera en faveur des humbles du pays.  Du bâton de sa parole, il frappera le pays ;du souffle de ses lèvres, il fera mourir le méchant. La justice est la ceinture de ses hanches ;la fidélité est la ceinture de ses reins. Le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera près du chevreau, le veau et le lionceau seront nourris ensemble, un petit garçon les conduira. La vache et l’ourse auront même pâture, leurs petits auront même gîte. Le lion, comme le bœuf, mangera du fourrage. Le nourrisson s’amusera sur le nid du cobra ;sur le trou de la vipère, l’enfant étendra la main. Il n’y aura plus de mal ni de corruption sur toute ma montagne sainte ;car la connaissance du Seigneur remplira le pays comme les eaux recouvrent le fond de la mer. Ce jour-là, la racine de Jessé sera dressée comme un étendard pour les peuples, les nations la chercheront, et la gloire sera sa demeure.

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu  3,1-12

En ces jours-là, paraît Jean le Baptiste, qui proclame dans le désert de Judée : « Convertissez vous, car le royaume des Cieux est tout proche. » Jean est celui que désignait la parole prononcée par le prophète Isaïe :Voix de celui qui crie dans le désert :Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Lui, Jean, portait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins ;il avait pour nourriture des sauterelles et du miel sauvage. Alors Jérusalem, toute la Judée et toute la région du Jourdain se rendaient auprès de lui, et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain en reconnaissant leurs péchés. Voyant beaucoup de pharisiens et de sadducéens se présenter à son baptême, il leur dit :« Engeance de vipères !Qui vous a appris à fuir la colère qui vient ? Produisez donc un fruit digne de la conversion. N’allez pas dire en vous-mêmes :‘Nous avons Abraham pour père’ ;car, je vous le dis :des pierres que voici, Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham. Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres :tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu. Moi, je vous baptise dans l’eau, en vue de la conversion. Mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. Il tient dans sa main la pelle à vanner, il va nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera son grain dans le grenier ;quant à la paille, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. »

Homélie

Voici Jean-Baptiste revêtu d’une tunique en poil de chameau et ayant à son menu des sauterelles nature comme entrée et du miel sauvage comme dessert.  Les 2 prophètes Jean-Baptiste et Isaïe ainsi que Marie sont des figures type de l’Avent autrement dit de l’attente.

Tous, nous attendons des lendemains que nous souhaitons toujours meilleurs.  Par exemple : l’enfant aspire à devenir grand.  L’étudiant attend son diplôme.  Le couple attend les enfants que la vie lui donnera.  Le chômeur attend une réponse favorable d’un employeur.  Le malade patiente jusqu’à sa sortie de l’hôpital, le migrant espère intensément la régularisation de sa situation dans le pays d’accueil.  L’Homme est l’être de l’attente perpétuelle.

L’attente fait partie de la condition humaine.  Mais qu’attendons-nous vraiment ?  un Bonheur plus intense.

Or, c’est justement ce bonheur que le prophète Jean-Baptiste vient annoncer.  Le prophète, c’est quelqu’un qui a fait une expérience de bonheur à travers une rencontre extraordinaire et qui le crie.  Pour Jean-Baptiste, Dieu existe.  Il l’a rencontré dans la Bible, certes, mais aussi dans l’observation passionnée de son cousin Jésus qu’il voit vivre autour de lui.

L’inquiétude de Jean-Baptiste et des actuels passionnés de Dieu, c’est que le bonheur de l’Homme soit abîmé voire compromis à cause des dépendances qu’il s’est créées autrement dit des assuétudes.  Par exemple, le tabac, l’alcool, la sexualité débridée, l’utilisation des réseaux sociaux en permanence, les drogues, la musique tonitruante, l’argent facile, les jeux de hasard, les médicaments tranquillisants, l’enfermement dans le sport ou dans le travail professionnel.

Il ne mâchait pas ses mots, Jean le Baptiste.  Dans l’évangile d’aujourd’hui, il dit :  “Engeance de vipères” Il crie cela aux pharisiens et à ceux qui se croient sauvés à la fois par leur piété et leurs bonnes œuvres en faisant la leçon aux autres autrement dit en crachant du venin à la manière de la vipère.  .

Les pharisiens sont les champions du renoncement mais n’ont aucune tendresse pour les plus faibles.  Ils connaissent les lois religieuses par cœur mais cela manque d’amour contagieux.  Ces personnes écrasent la petite flamme qui brûle encore.

Comme tous les mordus de Dieu, Jean-Baptiste a beaucoup de tendresse au fond de lui mais aussi un fond de violence bourrue.  Il sait que l’homme doit être secoué pour faire surgir ce qu’il a enfoui au fond de son cœur.

Il nous dit aujourd’hui: « Produisez un fruit digne de la conversion.”  Se convertir, c’est vivre un changement radical de regard, un véritable volte-face pour retrouver l’essentiel.

La conversion n’est pas réservée au champ spirituel.  Elle nous est demandée dans la vie de tous les jours.  Dans notre monde livré à la productivité, ce qui n’est pas rentable est parfois considéré comme non sérieux.  Ce qui est tape-à-l’œil signifie la réussite.  Par exemple le nombre et la grandeur des jouets que des enfants reçoivent ce week-end de Saint-Nicolas.  Une conversion n’est-elle pas nécessaire ?

Avec le prophète Isaïe, sommes-nous prêts à bâtir un monde dans lequel “ le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera près du chevreau, le veau et le lionceau seront nourris ensemble.”  Autrement dit les plus faibles seront en sécurité auprès des plus forts.  Sommes-nous prêts à bâtir ce monde notamment avec l’ASBL « Action Vivre Ensemble » soutenant 76 associations de chez nous pendant cette campagne d’Avent ?  (MONTRER L’AFFICHE)

Nous n’avons que quelques années à passer sur la terre. Il serait trop dommage de passer à côté de la vie, du bonheur qui nous revient et auquel toute l’humanité a droit.

Nous nous sentons probablement impuissants devant tous les grands débats, les défis du monde, que ce soit la pauvreté croissante, l’immigration, la destruction de notre planète, les conflits les plus divers … oui, tout cela nous dépasse mais ne nous dispense pas pour autant de croire que nous avons un rôle à jouer.  Si petite soit notre pierre à la construction du monde, elle est nécessaire : qu’elle soit geste gratuit, bénévolat, partage… chacun de ces gestes, en plus de son efficacité propre, incitera les autres à agir de même.  Ainsi serons-nous de plus en plus nombreux à transformer le visage de notre monde.

Abbé Stréber Fernand

2 p’tit rawetts’  : « COMMENT ILLUMINER LE MONDE ? »

Deux hommes s’étaient donné un défi : illuminer le monde, et en plus, à une date bien précise !

            Le premier, assez riche, se mit à tirer des lignes électriques un peu partout, mais à l’échéance convenue, il n’était pas prêt.

            Le second, beaucoup plus pauvre, releva le défi en faisant passer une consigne :

            – Tel jour, telle heure, que chacun allume une bougie à sa fenêtre !

10 décembre :

Mercredi journée internationale des droits humains, allumons la bougie d’Amnesty International à notre fenêtre donnant sur la rue.

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