Venez à la fête, notre Dieu aime le bon vin !
Telle pourrait être une publicité pour la liturgie de dimanche prochain.
Oui notre foi est appelée à faire la noce : nous sommes invités à Cana.
L’eau devenue vin : c’est notre vie dont la grisaille, la monotonie voire même l’insignifiance sont transformées, à condition toutefois de « faire ce qu’il nous dira.
Fernand
« Remplissez les verres » – Évangile (Jn 2, 1-12)
En ce temps-là, il y eut un mariage à Cana de Galilée. La mère de Jésus était là. Jésus aussi avait été invité au mariage avec ses disciples. Or, on manqua de vin. La mère de Jésus lui dit : « Ils n’ont pas de vin. » Jésus lui répond : « Femme, que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue. » Sa mère dit à ceux qui servaient : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le. » Or, il y avait là six jarres de pierre pour les purifications rituelles des Juifs ; chacune contenait deux à trois mesures, (c’est-à-dire environ cent litres). Jésus dit à ceux qui servaient : « Remplissez d’eau les jarres. » Et ils les remplirent jusqu’au bord. Il leur dit : « Maintenant, puisez, et portez-en au maître du repas. » Ils lui en portèrent. Et celui-ci goûta l’eau changée en vin. Il ne savait pas d’où venait ce vin, mais ceux qui servaient le savaient bien, eux qui avaient puisé l’eau. Alors le maître du repas appelle le marié et lui dit : « Tout le monde sert le bon vin en premier et, lorsque les gens ont bien bu, on apporte le moins bon. Mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant. » Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. C’était à Cana de Galilée. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.
Homélie
Il est bon de s’entendre raconter l’histoire suivante : « Il y avait un mariage à Cana. La mère de Jésus était là. Jésus aussi avait été invité au repas de noces avec ses disciples.» Il est bon aussi d’écouter cette histoire jusqu’au bout. « Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit.
« Archè, » en grec signifie « commencement » Ce mot pourrait aussi être traduit « archétype », « modèle » de tous les signes relatés dans le 4° évangile.
Si Saint Jean a placé ce signe au début de la vie de Jésus c’est peut-être qu’il veut nous montrer que l’inauguration du Royaume de Dieu a débuté officiellement par cette présence de Jésus à un mariage, donc à une fête humaine. Dans ce nouveau Royaume inauguré par Jésus, il y aura du vin pour tout le monde et pas seulement pour un peuple privilégié.
Quant au substantif «signe», il n’équivaut pas à « miracle ». Un signe est une réalité qui renvoie à autre chose. 2 exemples :
1 Quelques mètres avant un carrefour, le panneau routier représentant la croix de Saint André me renvoie à une priorité de l’automobiliste qui vient à ma droite. Ce signe est compris par tous les automobilistes.
2 L’athlète faisant le signe de croix avant la compétition me renvoie à sa foi en Jésus mort sur une croix et ressuscité.
Dans l’évangile de ce jour, puisque c’est Jésus qui accomplit ce signe, le signe renvoie à sa relation à Dieu.
Voici une hypothèse pour comprendre la signification de ce signe : Notre relation à Dieu peut être comparée à la relation entre une femme et son époux avec les caractéristiques suivantes : l’intimité, le respect mutuel, l’affection partagée, mais aussi la fécondité, la joie de la rencontre. (cfr la 1° lecture). C’est cette image que le récit de Cana exploite quand il met en scène des noces.
2000 ans après on ne se lasse pas de réentendre l’histoire de Cana. Cette noce risquait d’échouer lamentablement avec des invités qui seraient partis sur la pointe des pieds à cause du manque de vin. Et Jésus qui intervient. Et il n’y va pas de main morte. «Les cuves qui sont là, – dit-il aux garçons, – remplissez-les d’eau et faites-en goûter au maître du repas.» Et ce chef qui savoure et qui trouve que c’est dommage de servir un Saint Emilion 1986 en fin de soirée, quand les invités ne sont plus capables de bien l’apprécier. Mais qu’à cela ne tienne : il y en a 6OO litres. L’abondance est un aussi un signe.
On comprend que l’événement ait, en son temps, fait du bruit. Mais pour nous alors ? Est-ce ainsi que Dieu va se comporter? Au point de changer en vin de fête l’eau destinée à se laver des impuretés pour être bien en règle? En effet, les jarres présentes dans la salle des noces ont servi aux Juifs pour faire leurs ablutions rituelles avant le repas en vue d’être purifiés selon des règles très strictes. Après avoir demandé aux serviteurs de remplir à nouveau ces jarres d’eau jusqu’au bord (dit le texte), Jésus la transforme en un vin excellent. Vous l’aurez compris, ce récit a une signification symbolique et est porteur d’un message bien plus profond que de dire que Jésus aime la fête et le bon vin.
Quel est donc le sens de ce récit ? C’en est fini d’un Dieu qui tonne du haut du Sinaï et dont la voix grave lance des éclairs à vous plonger dans l’effroi ! Finis les prophètes de malheur, les prédicateurs qui cherchent à vous faire peur. Dieu a décidé de célébrer des noces avec l’humanité. Il accepte de participer aux grandes joies humaines des épousailles et il y invite ses apôtres.
Grâce à Jésus, un rapport nouveau s’instaure entre les croyants et Dieu. Cette alliance inédite n’est plus centrée sur une loi et donc sur l’effort continuel pour s’y conformer. Cette alliance est fondée sur le don de Dieu offert gratuitement et généreusement, un don que reçoivent celles et ceux qui le désirent.
Je regarde à présent certains convives:
– Il y a la mère de Jésus qui sait ce que c’est que recevoir à table et qui est inquiète à cause du manque de vin.
– Il y a Jésus qui agit tout naturellement sans en tirer gloriole.
– Le maître du repas qui goûte et ne comprend pas et qui fait des reproches au marié qui lui non plus ne sait pas ce qui se passe.
– Tous comptes faits, seuls les serviteurs savent d’où vient ce vin.
J’aime çà. Ainsi donc, le service, fait partie intégrante du premier signe de Jésus.
Fd STREBER
Intentions :
Comme Marie, adressons nos manques à Jésus, demandons son aide, confiants que notre prière sera entendue si nous nous retroussons les manches.
– Sans l’attention de Marie qui met le doigt sur le manque et se tourne vers Jésus,
la noce serait devenue cauchemar.
Prions pour ceux qui doivent prendre des décisions courageuses
pour être à l’écoute de l’humain et de tous ses besoins.
Seigneur nous te prions.
– Sans la docilité des serviteurs qui puisent l’eau sans poser de question,
le vin aurait manqué !
Prions pour tous ceux qui sont toujours disponibles, sans compter,
au service des autres. Seigneur nous te prions
-Sans la parole du maître du repas qui savoure le vin,
le signe de Jésus serait passé inaperçu. Pour nous tous,
que nous ne manquions pas les occasions de nous émerveiller.
Seigneur, nous te prions.
Nous commençons la semaine de prière pour l’unité des chrétiens.
Comme les serviteurs de Cana, aide-nous à remplir les jarres
en nous tournant tous ensemble vers les plus pauvres.
Ainsi, nous réaliserons l’unité tout naturellement.
Seigneur nous te prions.
P’tit rawett’ – FRÈRE JARDINIER
Lucien, le jardinier, a reçu une parcelle du jardin de Dieu.
Avec ses mains de tendresse, il a labouré la terre, il l’a ratissée et nourrie.
Il l’a regardée comme un trésor. La terre était belle.
II la désirait généreuse et riche des promesses du printemps .
Il choisit la semence qui donnerait la fleur à la bonne saison.
Chaque jour, Lucien prenait du temps pour sa terre. Ses grandes mains, malhabiles quelquefois, s’habillaient de douceur, pour se faire pardonner les blessures que font les outils du jardinier.
Pour ces rencontres quotidiennes, son cœur mettait ses habits de patience.
Un jour, il vint s’asseoir pour mieux regarder sa terre !
C’est alors qu’il vit apparaître une fleur qu’il ne connaissait pas.
Stupéfait, irrité même, il se penche pour l’arracher… mais déjà les racines sont profondes, car ce qui se passe au creux de la terre est un mystère, que même les jardiniers ne comprennent pas !
Mais son amour de jardinier est le plus fort, et déjà il comprend que toute terre porte en elle sa semence.
Et cette fleur qu’il voit si petite encore, il se met à l’aimer. Il va la laisser grandir, il va l’aider à faire son parfum, sa corolle et du même coup, il se rappelle : cette terre, ce n’est pas la sienne.
Elle est une parcelle du grand jardin de Dieu et, avant Lucien, le Semeur s’est levé et a jeté la semence !
Mais alors, à quoi servent les jardiniers ?
A l’essentiel ! Car toute fleur, pour se faire belle, a besoin qu’on la regarde, qu’on l’écoute, qu’on l’arrose, qu’on l’aime.
Issu de Il était une foi tome 1 F30 expurgé