Fin d’un monde !
Première lecture : Dn 12 ,1-3
En ce temps-là se lèvera Michel, le chef des anges, celui qui se tient auprès des fils de ton peuple. Car ce sera un temps de détresse comme il n’y en a jamais eu depuis que les nations existent, jusqu’à ce temps-ci. Mais en ce temps-ci, ton peuple sera délivré,
tous ceux qui se trouveront inscrits dans le Livre. Beaucoup de gens qui dormaient
dans la poussière de la terre s’éveilleront, les uns pour la vie éternelle, les autres pour la honte et la déchéance éternelles. Ceux qui ont l’intelligence resplendiront comme la splendeur du firmament, et ceux qui sont des maîtres de justice pour la multitude
brilleront comme les étoiles pour toujours et à jamais.
Évangile : Marc 13,24-32
En ce temps-là Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « En ces jours-là, après une grande détresse, le soleil s’obscurcira et la lune ne donnera plus sa clarté ; les étoiles tomberont du ciel, et les puissances célestes seront ébranlées. Alors on verra le Fils de l’homme venir dans les nuées avec grande puissance et avec gloire. Il enverra les anges pour rassembler les élus des quatre coins du monde, depuis l’extrémité de la terre jusqu’à l’extrémité du ciel. Laissez-vous instruire par la comparaison du figuier :
dès que ses branches deviennent tendres et que sortent les feuilles, vous savez que l’été est proche. De même, vous aussi, lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le Fils de l’homme est proche, à votre porte. Amen, je vous le dis : cette génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive. Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. Quant à ce jour et à cette heure-là, nul ne les connaît, pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais seulement le Père. »
Homélie
Dans la Bible, il existe plusieurs genres littéraires. Par exemple des poèmes, des paraboles, des textes législatifs, des proverbes, etc… Donc, tout ne se lit pas de la même manière dans ce livre sacré.
Le genre littéraire utilisé pour les deux extraits proclamés aujourd’hui est le genre littéraire apocalyptique. Le mot ne veut pas dire ‘catastrophique’, mais bien ‘de révélation’. Nos frères protestants ont choisi ce mot pour désigner le dernier livre de la bible que nous, nous appelons : « apocalypse ».
Apocalyptô, en grec, signifie : dévoiler, enlever le voile qui cache la réalité.
Dans l’évangile d’aujourd’hui, Jésus parle en termes apocalyptiques autrement dit avec des codes à décrypter. Il veut soulever le voile d’une partie de notre réalité.
Le langage apocalyptique utilise des images fortes comme on en trouve aussi dans le langage courant :
2 exemples :
* J’ai glissé dans les escaliers et je suis tombé. J’ai vu 36 chandelles ! On sait bien qu’il n’y a pas de chandelles et que 36, ça veut dire beaucoup.
*Mon voisin a traversé une épreuve bouleversante, il y a eu une crise terrible dans son couple : ce fut un tremblement de terre, un séisme ! On sait bien que ce n’est pas un tremblement de terre.
A la fin de chaque année liturgique, nous retrouvons un extrait du grand discours apocalyptique de Jésus. Sans tenir compte du genre littéraire de ce discours, certains le lisent exactement comme un récit pour appuyer leur thèse de la fin du monde. Voilà deux mille ans que des sectes pompent inlassablement dans ce vieux fonds de commerce inépuisable. Ceux qui s’exercent à ce sport oublient la parole de Jésus sur le jour et l’heure. « Quant à ce jour et à cette heure-là, nul ne les connaît pas même les anges dans le ciel pas même le Fils mais seulement le Père. »
Cessons de jouer à Madame « Irma ». Je vous propose deux clefs pour déchiffrer le genre littéraire apocalyptique dont sont extraites les 1° et 3° lectures bibliques que nous venons d’entendre : le livre du prophète Daniel et l’Evangile de Marc.
Première clef : les bouleversements interplanétaires désignent des persécutions. Ce serait se méprendre que d’y voir un message scientifique sur l’avenir de la planète. Ce sont des troubles qui sont décrits sous des images fortes utilisant l’astronomie.
Seconde clef. Les apocalypses n’annoncent rien, ne prédisent rien du tout. Ce sont des prophéties après coup. Les chefs d’Etat, persécuteurs que les gens subissent au moment où Marc écrit disparaîtront comme ont disparu leurs prédécesseurs.
Concrètement, pour relever le courage des fidèles, Marc rapporte des paroles de Jésus concernant des persécutions qui se passent au moment où lui, Marc, écrit.
Ainsi, il annonce qu’il faut garder l’espérance dans la persécution actuelle. Oui, le Seigneur vient, il est à la porte, il vient même à travers des catastrophes.
Marc s’adresse à des chrétiens persécutés. Ils connaissent la tentation d’apostasie, de reniement devant l’attitude de l’empereur romain de l’époque : Néron, despote sanglant. En effet, celui-ci, accusé d’être l’incendiaire de Rome, détourne sa responsabilité sur les Chrétiens et déclenche contre eux une cruelle persécution.
Quand le prophète Daniel – l’auteur de la 1° lecture – écrit, le peuple juif est terrorisé par le roi grec Antiochus Epiphane qui a pillé le temple de Jérusalem. Les Juifs en avaient peur vu qu’il était instable psychologiquement. Donc, le prophète Daniel transmet son message grâce au genre littéraire apocalyptique pour éviter de se faire démasquer.
Finalement les apocalypses c’est quoi ? Elles ne sont ni des messages scientifiques, ni des prophéties. Elles sont des messages d’espérance pour aujourd’hui. Ce n’est pas de demain qu’elles parlent. Ce qu’elles disent est actuel. Elles disent que la crise et l’épreuve seront de toujours mais que l’espérance doit être la plus forte, que le Seigneur vient sans cesse.
« Dès que les branches du figuier deviennent tendres et que sortent les feuilles, vous savez que l’été est proche. » dit Jésus.
Eh bien c’est avec la même certitude que nous pouvons parler non pas la fin du monde mais de la fin d’un monde. Aussi sûrement que le printemps revient après l’hiver, que le jour succède à la nuit, nous pouvons être assurés qu’au-delà de tous ces drames, la vie aura le dernier mot. Notre existence est comme un continuel enfantement donc toujours une épreuve douloureuse qui se transforme en joie.
Merci, Seigneur de nous aider à déceler des signes de tendresse et de bonheur surgissant au milieu des journées les plus moches.
P’tit rawett’ : « Il en restait une »
Les quatre bougies brûlaient lentement. L’ambiance était tellement silencieuse qu’on pouvait entendre leur conversation.
La première dit :
« Je suis la PAIX ! Cependant les humains n’arrivent pas à me maintenir. Je crois que je vais m’éteindre » Et, réduisant son feu, elle s’éteint complètement.
La seconde dit :
« Je suis la FOI ! Hélas, je me sens superflue. Les gens ne veulent rien savoir de moi. Cela n’a pas de sens que je reste allumée. » Quand elle cessa de parler, une brise souffla délicatement sur elle et l’éteignit
Triste, la troisième bougie se manifesta à son tour :
« Je suis l’AMOUR ! Je n’ai plus de force pour continuer ainsi. Les gens me laissent de côté et ne comprennent pas mon importance. Ils oublient même ceux qui sont proches d’eux et qui les aiment. » Et sans plus attendre, elle s’éteignit aussi.
Soudain…un enfant entre et voit les trois bougies éteintes. « Mais qu’est-ce qui se passe ici ? Vous devez rester allumées jusqu’à la fin ! » Et disant cela il commence à pleurer.
Alors la quatrième bougie lui dit :
« N’aie pas peur, tant que ma flamme brûle, nous pourrons allumer les autres bougies, je suis l’ESPOIR.
Les yeux brillants, il prit la bougie de l’espoir…et alluma les autres.
Extrait de « Voyages au pays de 500 contes, A. VERVIER et F. STREBER, p 41