Jésus est à Jérusalem….Un indice : il regarde les gens dans le temple.
Ça chauffe de plus en plus pour Lui.
Il adapte ses paroles tout en restant fidèle au chemin qu’il a tracé avec Dieu.
Bon dimanche autour du paysage superbe de l’automne.
Fernand
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (Mc 12, 38-44)
En ce temps-là, dans son enseignement, Jésus disait aux foules : « Méfiez-vous des scribes, qui tiennent à se promener en vêtements d’apparat et qui aiment les salutations sur les places publiques, les sièges d’honneur dans les synagogues, et les places d’honneur dans les dîners. Ils dévorent les biens des veuves et, pour l’apparence, ils font de longues prières : ils seront d’autant plus sévèrement jugés. » Jésus s’était assis dans le Temple en face de la salle du trésor, et regardait comment la foule y mettait de l’argent. Beaucoup de riches y mettaient de grosses sommes. Une pauvre veuve s’avança et mit deux petites pièces de monnaie. Jésus appela ses disciples et leur déclara : « Amen, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le Trésor plus que tous les autres. Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. »
Homélie
Chers ami-e-s,
Je vais développer 3 idées :
1 Nous pourrions résumer cet Evangile en 2 regards de Jésus, un regard sur les scribes et un regard sur la pauvre veuve.
Les scribes sont les représentants officiels de la religion juive. Ils aiment parader en robes solennelles, prendre les 1ères places, être regardés et admirés. Jésus leur fait de plus en plus d’ombrage. Il prend beaucoup de risques notamment parce qu’il est à Jérusalem. Là les pharisiens et les scribes y sont plus nombreux qu’ailleurs. Ils sont exaspérés par les paroles de Jésus et de son succès. Ils cherchent à l’arrêter et à le faire mourir. C’est dans ce contexte que nous devons lire ce récit d’Evangile.
Jésus dénonce l’hypocrisie de ces docteurs de la loi. Leur comportement ne convient guère à des guides spirituels qui font semblant de prier longuement et en même temps exploitent des pauvres sans défense dont la veuve représente l’exemple type. « Méfiez-vous » nous dit Jésus.
Ensuite Jésus tourne les yeux et regarde cette pauvre veuve, symbole de toutes les souffrances. Elle se fait toute petite et toute gênée, en glissant discrètement 2 piécettes dans le tronc destiné aux offrandes du temple.
Cette main qui donne, sans s’inquiéter du lendemain, nous fait naturellement penser à cette multitude de petits gestes de partage, de solidarité qui passent souvent inaperçus. Jésus a vu et a été sensible : « Elle a mis tout ce qu’elle avait pour vivre ».
Je suis capté par le regard de Jésus : Regarder signifie toujours reconnaître, donner de l‘importance. Regarder, c’est manifester de la considération, tenir compte, respecter… en un mot : c’est faire exister l’autre. Il est difficile d’imaginer ce qui changerait dans le monde si nous savions simplement regarder à la manière de Jésus, càd dépasser les apparences, la façade et découvrir le cœur.
2 Si je lis ce récit sans tenir compte de ce qui est écrit avant, le geste de cette femme qui donne tout ce qu’elle possède pour le verser dans le tronc du temple me laissera perplexe. Sa générosité est admirable mais n’est-ce un peu exagéré ? Son comportement ne semble pas très raisonnable.
Mais comme je vous le disais en commençant, il faut placer ce récit d’Evangile dans son contexte, à savoir l’imminence de l’arrestation de Jésus par des scribes.
On pourrait dire que Jésus se reconnaît dans cette veuve et que l’obole de cette veuve symbolise aux yeux de Jésus l’offrande qu’il va faire de lui-même, de tout son être dans une confiance totale au Père. De même que cette veuve a donné tout ce qu’elle possède, Jésus va lui aussi se donner tout entier. C’est l’absolu du don qui est souligné ici.
3 Jésus souligne que l’importance d’un geste, sa valeur, dépend de l’intention qui le motive. Ne sommes-nous pas dans ce domaine restés parfois petit enfant ? En effet, si par exemple quelqu’un casse 12 verres par accident tandis qu’un autre n’en casse qu’un mais volontairement et qu’on demande ensuite à un petit enfant : « qui a fait la plus grosse faute ? » il répondra vraisemblablement : « celui qui a cassé les 12 verres » car pour l’enfant, la matérialité du geste prime sur l’intention.
Que de fois des adultes aussi jugent en fonction des conséquences matérielles et visibles, sans se préoccuper de l’intention ou de la situation de celui qui a posé le geste !
La morale chrétienne nous dit : « l’être humain a le droit d’agir en conscience et en liberté afin de prendre personnellement des décisions morales. En tout ce qu’il dit et fait, il est tenu de suivre fidèlement ce qu’il sait et ce qu’il croit être juste ».
Le pape Benoît XVI écrivait : « Au-dessus du pape, il y a la conscience de chacun à laquelle il faut obéir avant tout, à la limite même, à l’encontre des demandes des autorités de l’Eglise ». (Cité par Hans Kung dans ses mémoires).
Lorsque je pose un geste, si, après avoir pris le temps et le soin de me laisser éclairer par des personnes d’horizons différents, j’ai conscience d’avoir choisi la bonne solution, je l’applique.
Aucune loi humaine n’est parfaite. Les lois sont des balises qui peuvent nous aider à discerner le bien du mal et nous aider en conscience à faire le choix d’une décision qui nous semblera la meilleure.
Autrement dit, finalement, après le processus décrit ci-dessus, c’est ma conscience qui est juge.
C’est ainsi que Jésus félicite cette femme pour son geste alors qu’au fond de lui il n’est pas d’accord avec l’argent versé par les gens au trésor du temple.
En résumé : Ce que je reçois comme bonne nouvelle dans ce texte :
1 : Le regard de Jésus fait exister la veuve.
2 : Jésus ne met aucune limite au don qu’il fait de lui-même
3 : Jésus agit en faisant appel à sa conscience éclairée.
P’tit’ rawett’ en lien avec l’actualité de cette semaine aux USA
Un Nouveau costume pour le serviteur
Du temps qu’il régnait sur toutes les Russies, Khrouchtchev reçut en cadeau une coupe de la plus belle draperie du monde. Il voulut s’en faire faire un costume et convoqua à cet effet le plus illustre tailleur de l’Union Soviétique. Hélas ! l’habile homme dut se récuser : il n’y avait pas assez de tissu pour vêtir la vaste corpulence du Premier Secrétaire. Promesses, menaces, rien n’y fit. Il fallut, sans plus de résultat, en quérir un autre et encore un autre, et ainsi de suite jusqu’à ce que, de guerre lasse, Khrouchtchev décrète que ses compatriotes n’étaient décidément qu’une bande de bons à rien, et s’en aille sonner à la porte du meilleur faiseur de Londres. Mais celui-ci ne put lui aussi que déclarer forfait et de même les Espagnols et les Italiens pressentis après lui.
De guerre lasse, il s’adresse à un petit tailleur qui exerce dans un minuscule village au fond de la Roumanie. Il vient à Moscou et, en trois jours, sans effort particulier, exécute un superbe complet qui va à Khrouchtchev comme un gant. Il touche un gros chèque, quelques médailles et regagne son village où il est reçu en héros.
« Comment as-tu donc fait ? » lui demande-t-on — « C’est tout simple : J’ai pris ses vraies mesures… »
extrait de « Voyage au pays des 500 contes», André VERVIER & Fernand STREBER, p. 49.