L’Evangile nous propose cette semaine une parole qui est la plus susceptible de changer le monde si elle était entendue aujourd’hui par tous les dirigeants :
« Ne commandez pas à la manière des chefs des nations païennes ou comme ceux qui font sentir leur pouvoir. » – Fernand
Mc 10, 35-45 – Evangile
En ce temps-là, Jacques et Jean, les fils de Zébédée, s’approchent de Jésus et lui disent : « Maître, ce que nous allons te demander, nous voudrions que tu le fasses pour nous. » Il leur dit : « Que voulez-vous que je fasse pour vous ? » Ils lui répondirent : « Donne-nous de siéger, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ta gloire. » Jésus leur dit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire, être baptisés du baptême dans lequel je vais être plongé ? » Ils lui dirent : « Nous le pouvons. » Jésus leur dit : « La coupe que je vais boire, vous la boirez ; et vous serez baptisés du baptême dans lequel je vais être plongé. Quant à siéger à ma droite ou à ma gauche, ce n’est pas à moi de l’accorder ; il y a ceux pour qui cela est préparé. » Les dix autres, qui avaient entendu, se mirent à s’indigner contre Jacques et Jean. Jésus les appela et leur dit : « Vous le savez : ceux que l’on regarde comme chefs des nations les commandent en maîtres ; les grands leur font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi. Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur. Celui qui veut être parmi vous le premier sera l’esclave de tous : car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. »
Homélie
Depuis plusieurs semaines, Jésus et ses apôtres sont en marche vers Jérusalem. Aujourd’hui, c’est la dernière fois. Ils l’ont bien compris.
Les apôtres ne savent pas très bien ce qui va se passer. Pourtant, à deux reprises, Jésus leur a annoncé que les choses allaient tourner mal :
* La première fois quand Pierre s’était indigné contre Lui et que Jésus l’avait traité de Satan.
* La deuxième fois, quand les apôtres avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand et que Jésus avait mis un enfant au milieu du groupe en leur disant que c’était cet enfant qui était le plus grand.
*Voici que, pour la troisième fois, Jésus vient annoncer sa mort prochaine. Alors là, il est temps de se remuer, de se pousser pour avoir les bonnes places. Jacques et Jean s’avancent et demandent les fauteuils de gauche et de droite, de part et d’autre du trône, quand Jésus sera dans son Royaume, puisqu’Il a toujours l’air d’y croire.
Les autres s’indignent, mais après tout, ils auraient fait pareil s’ils avaient eu autant de culot. C’est humain. Il suffit de voir ce qui se passe au moment des élections et surtout après. Dès qu’il y a du pouvoir à prendre, ça grenouille dans tous les sens.
C’est vrai aussi dans toute institution y compris dans notre Église. Après tout, Jacques et Jean n’ont été que les premiers d’une longue série, qui n’est pas finie et qui s’enrichit régulièrement de brillants sujets dont certains abusent de ce pouvoir en oubliant que toute autorité doit être avant tout au service des personnes vis-à-vis desquelles elle est exercée.
Alors, Jésus appelle Jacques et Jean ainsi que les 10 autres. En effet, personne n’est à l’abri de la tentation du pouvoir. Il leur dit: « Dans mon Royaume, ça ne marche pas comme ça : Chez vous, les grands font sentir leur pouvoir et les chefs commandent en maîtres. Mais chez moi, ça marche à l’envers: le plus grand prend la place du serviteur. Le premier est l’esclave de tous.
Ces paroles ont été et sont encore aujourd’hui révolutionnaires à l’égard de toute forme de pouvoir. Les apôtres ont été retournés comme une crêpe.
Quelques jours après, ils ont vu Jésus à genoux devant eux pour leur laver les pieds: ils en ont été encore plus soufflés. « Je suis au milieu de vous comme celui qui sert » leur avait-il dit. Le lendemain, – c’était un vendredi, au calvaire de Jérusalem – il a donné sa vie et inaugurait ce Royaume où tout est à l’envers, où l’autorité est avant tout un service.
Alors, nous qui sommes aujourd’hui ses disciples,
nous qui essayons de le suivre, même quand il se rend au calvaire à Jérusalem,
nous qui savons parfaitement jusqu’où il veut nous emmener,
est-ce que tout cela, ce ne sont que des mots que nous écoutons attentivement le dimanche ?
Ou bien est-ce que ça passe prioritairement dans une vie de service sans compter, une vie humblement donnée à nos frères au jour le jour, à commencer par nos proches, pour les aider à grandir, à s’épanouir ?
Prenons-nous conscience cette attitude nous conduit souvent bien plus loin que ce que nous imaginions au début du processus ?
On comprend qu’il y en a qui font demi-tour et qui courent occuper les premières places.
Pour la dernière place, pas de souci, elle est déjà prise…. par Jésus.
P’tit rawett – Baguettes de riz
Un moine partit un jour dans l’au-delà. Il arriva d’abord en enfer. Il y vit beaucoup de personnes attablées devant des plats de riz. Mais toutes mouraient de faim, car elles avaient des baguettes longues de deux mètres et ne pouvaient s’en servir pour se nourrir. Puis il alla au ciel. Là aussi, il vit beaucoup de personnes attablées devant des plats de riz. Et toutes étaient heureuses et en bonne santé, car, elles aussi, avaient des baguettes longues de deux mètres, mais chacune s’en servait pour nourrir celle qui était assise en face d’elle.
Conte chinois