Saint François d’Assise
Première lecture – « As-tu, une seule fois dans ta vie, donné des ordres au matin ? Es-tu parvenu jusqu’aux sources de la mer ? » (Jb 38, 1.12-21 ; 40, 3-5) – Lecture du livre de Job
Le Seigneur s’adressa à Job du milieu de la tempête et dit : « As-tu, une seule fois dans ta vie, donné des ordres au matin, assigné son poste à l’aurore, pour qu’elle saisisse la terre aux quatre coins et en secoue les méchants ? La terre alors prend forme comme argile sous le sceau et se déploie tel un vêtement ; aux méchants est enlevée la lumière, et le bras qui se levait est brisé. Es-tu parvenu jusqu’aux sources de la mer, as-tu circulé au fond de l’abîme ? Les portes de la mort se sont-elles montrées à toi,
les as-tu vues, les portes de l’ombre de mort ? As-tu réfléchi à l’immensité de la terre ? Raconte, si tu sais tout cela ! Quel chemin mène à la demeure de la lumière, et l’obscurité, quel est son lieu, pour que tu conduises chacune à son domaine et discernes les sentiers de sa maison ? Si tu le sais, alors tu étais né, et le nombre de tes jours est bien grand ! » Job s’adressa au Seigneur et dit : « Moi qui suis si peu de chose, que pourrais-je te répliquer ? Je mets la main sur ma bouche. J’ai parlé une fois, je ne répondrai plus ; deux fois, je n’ajouterai plus rien. » – Parole du Seigneur.
Psaume 138 (139), 1-3, 7-8, 9-10, 13-14ab
R/ Conduis-moi, Seigneur, sur le chemin d’éternité. (cf. Ps 138, 24b)
Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais !
Tu sais quand je m’assois, quand je me lève ;
de très loin, tu pénètres mes pensées,
Que je marche ou me repose, tu le vois,
tous mes chemins te sont familiers.
Où donc aller, loin de ton souffle ?
où m’enfuir, loin de ta face ?
Je gravis les cieux : tu es là ;
je descends chez les morts : te voici.
Je prends les ailes de l’aurore
et me pose au-delà des mers :
même là, ta main me conduit,
ta main droite me saisit.
C’est toi qui as créé mes reins,
qui m’as tissé dans le sein de ma mère.
Je reconnais devant toi le prodige,
l’être étonnant que je suis.
Évangile – « Celui qui me rejette rejette celui qui m’a envoyé » (Lc 10, 13-16) – Alléluia. Alléluia. Aujourd’hui, ne fermez pas votre cœur, mais écoutez la voix du Seigneur. Alléluia. (cf. Ps 94, 8a.7d) – Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là, Jésus disait : « Malheureuse es-tu, Corazine ! Malheureuse es-tu, Bethsaïde ! Car, si les miracles qui ont eu lieu chez vous avaient eu lieu à Tyr et à Sidon, il y a longtemps que leurs habitants auraient fait pénitence, avec le sac et la cendre. D’ailleurs, Tyr et Sidon seront mieux traitées que vous lors du Jugement. Et toi, Capharnaüm, seras-tu élevée jusqu’au ciel ? Non, jusqu’au séjour des morts tu descendras ! Celui qui vous écoute m’écoute ; celui qui vous rejette me rejette ; et celui qui me rejette rejette celui qui m’a envoyé. » – Acclamons la Parole de Dieu.
« Malheureuse es-tu »
Jésus ne cesse d’appeler notre liberté, d’appeler notre liberté à choisir. Il sait ce qu’une décision produit comme croissance dans l’être de la personne, comment aussi une décision fait grandir le Royaume. Dès lors, il éprouve comme « malheureux » ceux qui n’y arrivent pas, qui restent figés dans leur état. La sainteté ne l’oublions pas c’est cette capacité à répondre à la situation, au moment présent. N’oublions pas la parabole du bon samaritain. Là aussi le changement c’est pour maintenant. Mais le changement n’est pas forcément radical en un seul coup…
« Les gens y auraient pris »
Le Seigneur met en avant d’autres villes, porteuses d’une mauvaise réputation et qui pourtant se sont mises en mouvement, ont posé les premiers gestes pour avancer, repris des éléments du rituel… de petites choses mais nous n’avons jamais à mépriser les petits gestes. Les gens d’action le savent. Saint Ignace dit la même chose lui qui dans les Exercices spirituels propose ce qu’il appelle des « additions ». Elles sont là pour améliorer ce qui a commencé à exister. N’ayons pas peur de commencer, de commencer un peu, d’ouvrir le possible même un petit peu…
« Celui qui vous écoute, m’écoute »
Et le Seigneur est cohérent avec ce qu’il dit, il ne renonce pas. Il sait que le devenir est possible et il relance la communication envers ces villes, envers ceux qui n’avancent toujours pas, en faisant comment ? En transmettant la possibilité de cette communication, de cette adresse aux disciples. A eux de parler pour être écoutés dans de nouvelles situations, de nouveaux possibles. L’écoute des propos tenus par les disciples sera celle de sa parole, de la parole de Celui qui ne cesse de l’envoyer.
Père Jean-Luc Fabre (dans « jardinier de Dieu)
La simplicité et l’amour
Délivre-moi, Seigneur,
de la paresse qui s’agite,
déguisée en activité,
et de la lâcheté qui accomplit
ce qu’on ne demande point,
afin d’éluder un sacrifice !
Mais donne-moi l’humilité
en qui seule est le repos,
et délivre-moi de l’orgueil
qui est le plus lourd des fardeaux.
Pénètre tout mon cœur,
toute mon âme,
de la simplicité de l’amour.
Thomas Merton
Seigneur, Tu gardes mon âme
Seigneur, tu gardes mon âme;
Ô Dieu, tu connais mon coeur.
Conduis-moi sur le chemin d’éternité,
Conduis-moi sur le chemin d’éternité.