S. Charles Lwanga et ses compagnons, martyrs
Première lecture – « Les dons promis, si précieux, nous sont accordés, pour que, par eux, vous deveniez participants de la nature divine » (2 P 1, 2-7) – Lecture de la deuxième lettre de saint Pierre apôtre
Bien-aimés, que la grâce et la paix vous soient accordées en abondance par la vraie connaissance de Dieu et de Jésus notre Seigneur. Sa puissance divine nous a fait don
de tout ce qui permet de vivre avec piété, grâce à la vraie connaissance de celui qui nous a appelés par la gloire et la force qui lui appartiennent. De la sorte nous sont accordés les dons promis, si précieux et si grands, pour que, par eux, vous deveniez participants de la nature divine, et que vous échappiez à la dégradation produite dans le monde par la convoitise. Et pour ces motifs, faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu, à la vertu la connaissance de Dieu, à la connaissance de Dieu la maîtrise de soi, à la maîtrise de soi la persévérance, à la persévérance la piété, à la piété la fraternité, à la fraternité l’amour. – Parole du Seigneur.
Psaume 90 (90), 1-2, 14-15ab, 15c-16
R/ Mon Dieu, je suis sûr de toi ! (Ps 90, 2b)
Quand je me tiens sous l’abri du Très-Haut
et repose à l’ombre du Puissant,
je dis au Seigneur : « Mon refuge,
mon rempart, mon Dieu, dont je suis sûr ! »
« Puisqu’il s’attache à moi, je le délivre ;
je le défends, car il connaît mon nom.
Il m’appelle, et moi, je lui réponds ;
je suis avec lui dans son épreuve.
« Je veux le libérer, le glorifier ;
de longs jours, je veux le rassasier,
et je ferai qu’il voie mon salut. »
Évangile – « Ils se saisirent du fils bien-aimé, le tuèrent, et le jetèrent hors de la vigne » (Mc 12, 1-12) – Alléluia. Alléluia. Jésus Christ, témoin fidèle, premier-né d’entre les morts, tu nous aimes, et par ton sang tu nous délivres du péché. Alléluia. (cf. Ap 1, 5ab) – Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ce temps-là, Jésus se mit à parler en paraboles aux chefs des prêtres, aux scribes et aux anciens : « Un homme planta une vigne, il l’entoura d’une clôture, y creusa un pressoir et y bâtit une tour de garde. Puis il loua cette vigne à des vignerons, et partit en voyage. Le moment venu, il envoya un serviteur auprès des vignerons pour se faire remettre par eux ce qui lui revenait des fruits de la vigne. Mais les vignerons se saisirent du serviteur, le frappèrent, et le renvoyèrent les mains vides. De nouveau, il leur envoya un autre serviteur ; et celui-là, ils l’assommèrent et l’humilièrent. Il en envoya encore un autre, et celui-là, ils le tuèrent ; puis beaucoup d’autres serviteurs : ils frappèrent les uns et tuèrent les autres. Il lui restait encore quelqu’un : son fils bien-aimé. Il l’envoya vers eux en dernier, en se disant : “Ils respecteront mon fils.” Mais ces vignerons-là se dirent entre eux : “Voici l’héritier : allons-y ! tuons-le, et l’héritage va être à nous !” Ils se saisirent de lui, le tuèrent, et le jetèrent hors de la vigne. Que fera le maître de la vigne ? Il viendra, fera périr les vignerons, et donnera la vigne à d’autres. N’avez-vous pas lu ce passage de l’Écriture ? La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle : c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux ! » Les chefs du peuple cherchaient à arrêter Jésus, mais ils eurent peur de la foule. – Ils avaient bien compris en effet qu’il avait dit la parabole à leur intention. Ils le laissèrent donc et s’en allèrent. – Acclamons la Parole de Dieu.
La vigne du Seigneur
Le vigneron sait sélectionner ses plants. Avec patience et persévérance, il s’occupe de chaque cep comme s’il était unique jusqu’à ce que toute sa vigne soit apte à porter du fruit. Au temps de la vendange, il tient sa récompense et sait que le vin sera bon. On peut imaginer son désespoir si, par impossible, le grand crû attendu n’était qu’une piquette.
L’attention permanente du vigneron est souvent employée comme image, dans la Bible, pour dire l’amour de Dieu pour son peuple. Dieu veille sur son peuple et chacun de ses membres. Comme le vigneron, il en attend des fruits de conversion et de justice. Or le vin qu’il en tire n’est pas à la hauteur de ses espoirs.
Tout au long de son histoire, le peuple a reçu des ouvriers – les prophètes – et jusqu’au Fils de Dieu. Il les a rejetés. Le Fils, mort et ressuscité, deviendra la pierre angulaire d’une autre construction, le premier-né d’un autre peuple, le premier cep d’une vigne féconde. Tous les peuples de la terre sont appelés à constituer la vigne du Seigneur de l’univers, qui veille sur elle avec tendresse.
Dieu donne sans compter: saurons-nous recevoir? Il croit en l’homme et à sa capacité de porter de beaux fruits: saurons-nous ne pas le décevoir? Chrétiens de longue date, membres d’Églises locales bien établies, nous ne sommes pas propriétaires de la vigne. Pour plaire à Dieu, offrons-lui notre bon vin de conversion, de justice, de paix et d’amour fraternel.
Méditation : La vigne du Seigneur
Il planta une vigne…
Seigneur Jésus, tu as su regarder un vigneron au travail,
le soin qu’il prend pour préparer la terre,
pour veiller sur sa vigne, la tailler ;
et tu reprends les mots d’Isaïe pour nous redire l’amour de Dieu
pour son peuple, pour chacun de nous.
Oui, nous sommes la vigne du Seigneur.
Notre Père des Cieux nous aime avec tendresse, avec persévérance.
Il fait tout pour que nous portions du fruit, les fruits de l’amour :
Pouvais-je faire plus pour ma vigne que je n’ai fait ? (Is. 5.4)
Il en donna le fermage à des vignerons…
Nous sommes ta vigne, Seigneur.
Cependant nous ne sommes pas des « objets » que tu fabriques tout seul.
Tu attends notre libre participation à ton œuvre.
Tu t’en remets à nous pour cultiver cette vigne.
Le maître de la vigne partit en voyage…
Tu pars en voyage : belle expression pour dire que tu nous fais confiance,
que tu respectes notre liberté, même si nous en abusons parfois…
Ton « absence » dans nos vies est une forme de ton amour.
Tu n’es pas un P.D.G. dictant des ordres,
ni un metteur en scène tirant toutes les ficelles.
Tu es un père qui veut voir ses enfants grandir,
devenir adultes, collaborer librement à son œuvre…
Quelle est ma réponse ?
Ne suis-je pas devant un idéal impossible ?
Idéal impossible pour notre fragilité, mais pas pour Dieu.
Finalement, il envoya son fils.
Jésus, tu t’es incorporé à cette vigne.
Tu nous dis : je suis la vraie vigne, vous êtes les sarments.
Celui qui demeure en moi et en qui je demeure ;
celui-là portera beaucoup de fruit. (Jn. 15,5)
Nous portons du fruit dans la mesure où nous sommes unis à toi.
Merci, Seigneur, pour l’Eucharistie ;
Par elle tu restes avec nous et tu fais passer en nous la sève divine.