Pentecôte : voici l’Eglise dans la fraîcheur de sa jeunesse, soulevée par le souffle de l’Esprit.
Pentecôte : voici l’Eglise aujourd’hui qui ne cesse de renaître à travers nous par le même souffle de l’Esprit.
Belle fête à vous tous !
Abbé Fernand Stréber
Première lecture « Tous furent remplis d’Esprit Saint et se mirent à parler » (Ac 2, 1-11)
Quand arriva le jour de la Pentecôte, au terme des cinquante jours après Pâques, ils se trouvaient réunis tous ensemble. Soudain un bruit survint du ciel comme un violent coup de vent : la maison où ils étaient assis en fut remplie tout entière. Alors leur apparurent des langues qu’on aurait dites de feu, qui se partageaient, et il s’en posa une sur chacun d’eux. Tous furent remplis d’Esprit Saint : ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit. Or, il y avait, résidant à Jérusalem, des Juifs religieux, venant de toutes les nations sous le ciel. Lorsque ceux-ci entendirent la voix qui retentissait, ils se rassemblèrent en foule. Ils étaient en pleine confusion parce que chacun d’eux entendait dans son propre dialecte ceux qui parlaient. Dans la stupéfaction et l’émerveillement, ils disaient : « Ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous galiléens ? Comment se fait-il que chacun de nous les entende dans son propre dialecte, sa langue maternelle ? Parthes, Mèdes et Élamites, habitants de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce, de la province du Pont et de celle d’Asie, de la Phrygie et de la Pamphylie, de l’Égypte et des contrées de Libye proches de Cyrène, Romains de passage, Juifs de naissance et convertis, Crétois et Arabes, tous nous les entendons parler dans nos langues des merveilles de Dieu. »
Homélie – Le cinquième évangile
Le temps pascal a duré 50 jours. Il se clôture par la fête de la Pentecôte. C’est la fête de l’Esprit qui éclate comme un extraordinaire point d’orgue.
Pas évident de donner une définition de l’Esprit. Quand la bible en parle, elle parle de vent, de souffle, de brise légère, de feu. Dans les églises, sur les œuvres d’art, l’Esprit Saint est représenté sous forme d’une colombe.
Il est plus facile de comprendre qui est l’Esprit via son action. Le Nouveau Testament le désigne comme étant le défenseur permanent des chrétiens depuis que Jésus a rejoint le ciel après la fête de Pâques. L’Esprit de Jésus nous a été donné le jour de notre baptême. Depuis lors, il est notre défenseur efficace et permanent quand nous faisons appel à Lui. Comment le « résumer », dire en un mot qui Il est ? Dire qu’Il est vie ? Mais à peine le mot prononcé, les synonymes accourent : création, nouveauté, élan, audace, force, liberté. l’Esprit est tout cela.
Toutes ces descriptions soulignent son importance, son action bienfaisante, mais aussi toute sa complexité.
Vous avez peut‑être eu l’occasion de voir un jour un film ou une pièce de théâtre sur Jésus. Je me suis souvent demandé pourquoi ces films et ces pièces m’ont toujours laissé sur ma faim. Jusqu’au jour où quelqu’un m’a demandé de lui dire comment je m’imaginais le physique de Jésus. Impossible de répondre. Je ne m’imagine pas les traits du visage de Jésus ni le teint de sa peau ni le son de sa voix. Cà ne m’intéresse pas. Pourquoi ?
Parce que Jésus est plus que lui‑même. Si les représentations de Jésus sont décevantes, si ses biographies le sont tout autant, c’est qu’elles ne disent qu’une partie de Jésus. Or, Jésus est plus que sa vie physique.
Jésus est inachevé, Jésus n’est pas terminé, Jésus continue. C’est le sens de la fête de Pentecôte, fête de l’Eglise qui commence sa mission 50 jours après Pâques comme le dit la 1° lecture. Jésus n’a plus été visible depuis son Ascension. Par contre, il a laissé un message à ses 11 apôtres. Ce message est consigné amoureusement dans quatre évangiles. Jésus nous a surtout laissé son Esprit pour que nous ayons la force suffisante en vue de prolonger toutes les belles expériences qu’il est venu vivre sur terre, pour que nous les complétions. Je ne m’étonne pas qu’il ait dit, avant de quitter ses apôtres: « Celui qui croit en moi fera les mêmes œuvres que moi, il en fera même de plus grandes« . (Jn 14,12)
Donc, Jésus est aussi notre vie.
Si je veux savoir qui est Jésus, j’ouvre bien sûr les quatre évangiles. Mais j’ouvre aussi le cinquième évangile qui est la vie de chrétiens de tous les temps et de tous lieux. L’aventure de l’Eglise dure depuis 2000 ans. C’est cela le cinquième évangile qui empêche les 4 autres d’être des livres identiques aux autres livres dans une bibliothèque. Le 5° évangile empêche les 4 évangiles écrits par Mt, Mc, Lc et Jn de se transformer en vérités à croire sans les comprendre. Le 5° évangile permet aux 4 premiers de redevenir sans cesse parole vivante.
Si je veux savoir qui est Jésus, je regarde comment les personnes qui m’ont précédé dans la foi et qui sont décédées ont vécu avec Jésus Christ. Je regarde comment ces hommes et ces femmes l’ont compris, ce qu’ils en ont fait. L’histoire de l’Eglise est remplie de pages splendides, belles comme l’évangile.
Si je veux savoir qui est Jésus, je regarde comment des personnes qui m’entourent aujourd’hui, vivent avec Jésus. Et je vois par exemple Jésus vivant par son Esprit dans des équipes d’aumôneries de prisons, d’aumôneries d’hôpitaux. Je vois Jésus dans les efforts permanents de tant d’hommes et de femmes qui vivent des valeurs comme le partage, la solidarité, des personnes qui mènent un combat désintéressé pour la justice, qui construisent la paix. , Enfin, je vois que toutes ces attitudes génèrent chez elles une immense joie, un immense bonheur.
Jésus-Christ n’est pas fini. Il lui manque quelque chose. Il lui manque l’humanité entière. Le 5° évangile est commencé depuis 2000 ans !
Pour connaître Jésus, je sais maintenant pourquoi je n’ai pas besoin de voir un personnage à barbe habillé en costume d’époque. Jésus est sur le visage de mon frère qui habite la cellule à côté de la mienne ou dans l’aile voisine.
Et lui, mon frère, que je vois chaque jour, est‑ce qu’il reconnaît Jésus en moi ?
Abbé Fernand STREBER
P’tit rawett’
Comme un deltaplane
Lors d’une ascension du Mont Thabor, j’ai vu des sportifs qui pratiquaient le deltaplane.
Ils avaient des ailes admirablement bien structurées, toutes les nervures avaient été étudiées avec le plus grand soin, rien ne manquait au plan technique.
Nos jeunes se tenaient au bord du vide, mais ils étaient incapables de voler.
Une seule chose leur manquait : le vent.
Ils attendaient patiemment.
Tout à coup, il y eu un coup de vent ; les ailes se mirent à vibrer et, en quelques instants, ils furent emportés au-dessus du vide ; ils volaient superbement ; leur activité consistait uniquement à offrir leurs ailes au souffle qui les portait et les conduisait.
Père Philippe Verhaegen (cité dans “ Afin que vous portiez du fruit ”)