Dimanche des vocations (du bon pasteur)
Évangile « Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis » (Jn 10, 11-18)
En ce temps-là, Jésus déclara : « Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis. Le berger mercenaire n’est pas le pasteur, les brebis ne sont pas à lui : s’il voit venir le loup, il abandonne les brebis et s’enfuit ; le loup s’en empare et les disperse. Ce berger n’est qu’un mercenaire, et les brebis ne comptent pas vraiment pour lui. Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît, et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis. J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau
et un seul pasteur. Voici pourquoi le Père m’aime : parce que je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau. Nul ne peut me l’enlever : je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau : voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père. »
Homélie
Deux remarques préliminaires :
1* « En ce temps-là » Les liturgistes ajoutent cette expression à presque tous les passages des évangiles. Dommage parce que l’évangile ce n’est pas une vieille affaire d’« en ce temps-là ». Il est contemporain de nous qui l’écoutons ou le lisons.
2* Ce passage biblique bien connu vient au terme d’une longue série de textes bibliques qui exploitent la métaphore du berger. Je pense notamment au très beau psaume 22. Fondamentalement, le berger, c’est Dieu. Lors de mes balades en montagne, j’ai observé que le berger marche derrière son troupeau. Donc le troupeau le précède.
Je reprends 3 versets de l’évangile d’aujourd’hui avec 3 verbes positifs décrivant 3 attitudes, 3 choix de Jésus : Donner sa vie, connaître et conduire.
1 : « Jésus est le bon pasteur, le vrai berger. Il donne sa vie pour ses brebis » Aujourd’hui, dans notre culture occidentale, on dirait un leader, un coach, un guide. Jésus est un berger certainement pas un juge terrifiant, un chef rude ni un mercenaire sans âme. Pour Jésus, les brebis comptent vraiment inversement au mercenaire qui s’enfuit quand le danger survient. Aux yeux de Jésus, chaque être humain est unique et indispensable, chaque personne a du prix. (cfr Is. 43, 4) et Jésus donne sa vie pour elle. Autrement dit, il met sa vie à la disposition de son peuple.
2 : « Je connais mes brebis et mes brebis me connaissent. »
Cette connaissance n’est pas un exercice purement intellectuel, scolaire ni non plus purement émotionnel.
Cette connaissance engage le cœur et l’affection.
Cà commence par un regard, ensuite une connivence, une relation.
Aujourd’hui, Jésus nous regarde comme il a regardé Zachée, la femme adultère, Marthe et Marie, la maman du jeune homme de Naïm etc…
Donc, la qualité du regard est essentielle pour connaître et apprécier l’autre.
3 : « J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie, il faut que je les conduise. »
Jésus désire agrandir le troupeau autrement dit ouvrir les barrières de son peuple d’Israël de sorte que les brebis d’autres enclos rejoignent le troupeau pour en former un seul dont le dénominateur commun sera désormais l’écoute de la voix du seul berger. La passion de Jésus est l’unité et l’harmonie de son peuple.
Trois verbes positifs qui sont trois aspects du service que rendent à l’Eglise non seulement des prêtres, des religieux (ses) et des diacres mais aussi d’autres chrétien-ne-s qui consacrent (une part importante de) leur temps pour faire vivre la portion du peuple de Dieu qui leur est confiée.
Tout animateur (trice) spirituel(le) est appelé(e) à prolonger le regard que Jésus a pour chacun-e. Ainsi, nous aidons les gens que nous croisons au quotidien et nos auditeurs à prendre conscience qu’ils sont aimés gratuitement par le bon berger, le bon pasteur.
En conclusion :
1 Chaque fois que nous nous mettons à disposition des autres en donnant de nous-mêmes, de notre personne,
2 chaque fois que nous apprenons à mieux nous connaître pour mieux connaître l’autre,
3 chaque fois que nous rassemblons des personnes, avec Jésus et comme Lui,
nous devenons nous aussi des « bons pasteurs ».
Abbé Fernand STREBER.
Prière universelle
Intro.: (célébrant)
La voix du bon berger nous rassemble, soeurs et frères, pour que nous portions devant le Père les prières de tous.
1 Je suis le bon berger… Le vrai berger donne sa vie pour ses brebis.
Seigneur, apprends-nous
à nous sentir responsables de l’annonce de l’Évangile,
à comprendre que chacun de nous est invité à être apôtre,
dans sa vie professionnelle,
en famille, dans ses divers engagements.
2 Je suis le bon berger… le berger mercenaire, s’il voit le loup,
abandonne ses brebis et les disperse…
Seigneur, apprends-nous
à découvrir les bons bergers
pour ne pas être victime de la violence,
des sectes ou des gourous sans scrupules.
3 J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie…
celles-là aussi, il faut que je les conduise.
Seigneur, apprends-nous
à regarder toute personne comme un de tes enfants,
quels que soient son passé ou sa condition sociale.
4 Elles écouteront ma voix.
il y aura un seul troupeau et un seul pasteur.
Seigneur, apprends-nous
A travailler à l’unité au sein de notre propre communauté chrétienne.
Apprends-nous à dépasser les divisions et les sensibilités
pour que nous formions un authentique peuple de croyants.
Conclusion (célébrant)
Jésus, berger de ton Église,
écoute la prière de ton peuple. Donne-lui ton Esprit
pour qu’il ait l’audace de témoigner, au coeur de ce monde,
que notre Dieu est un Père qui aime tous les hommes,
de toute éternité, pour les siècles des siècles.
P’tit rawett’ – LE LOUP DANS L’ÉTABLE
Une nuit, dans une étable, tout était calme.
Agglutinés les uns aux autres pour se réchauffer, les moutons dormaient paisiblement. La porte était fermée.
Devant elle, couché lui aussi, mais ne dormant que d’un œil, le chien veillait, les oreilles aux aguets, la truffe attentive contre le sol.
Soudain, il se dressa d’un bond quand il y eut ce frôlement du sol dans la cour de la ferme. Au même moment, une silhouette filiforme s’y profila puis sauta au milieu du troupeau.
Le loup était entré dans la bergerie.
Devenu comme fou, le chien aboya de toute sa conviction de gardien et bondit sur l’intrus. Mais à cinquante centimètres de son ennemi, il fut violemment arrêté par la chaîne trop courte qui l’attachait.
Le loup entreprit un véritable massacre, le chien tirait sur sa chaîne, tout en hurlant à la mort, espérant follement avertir son maître. Le cou du chien n’était plus qu’une blessure.
La colère décuplait cependant ses forces et soudain, la chaîne céda.
Le chien s’interposa entre le loup et les moutons. Si bien qu’agacé, le loup finit par changer d’adversaire. La lutte fut longue. Le chien finit par l’emporter.
Mais griffé de toutes parts, couvert de sang, il trouva encore la force de rassembler les malheureux moutons égorgés et de les entasser sur le cadavre du loup. Puis il veilla sur les moutons, ceux qui étaient morts, et aussi la poignée de ceux qui avaient échappé au massacre.
Il attendait le petit matin qui allait enfin lui amener son maître, son maître qui allait le caresser, le féliciter, le soigner.
Rendez-vous contes, Vervier André et Stréber Fernand, Inspiré de Paulette Nandrin, émission Bons baisers de chez nous, Fréquence Wallonie, 23/01/99