La passion de Jésus est toujours actuelle.
Qu’en cette semaine sainte, nous puissions être en communion avec tous les crucifiés du monde en pensant plus particulièrement au peuple palestinien mais aussi à tous les autres injustement condamnés ou enfermés dans de grandes souffrances.
Abbé Fernand Stréber
Homélie
Cette dernière semaine de carême nous achemine d’une façon dramatique et émouvante vers le point culminant de notre foi : la résurrection de Jésus.
La célébration, qui nous réunit aujourd’hui, n’a pas pour but de nous présenter une reconstitution historique des événements en vue d’éveiller notre compassion, mais bien de nous aider à partager avec Jésus son chemin de croix dans une passion toujours actuelle.
Si, dimanche prochain nous voulons partager la joie de Pâques autrement dit la victoire du Christ sur la mort, aujourd’hui, nous sommes conviés à partager le poids de sa croix toujours aussi lourde actuellement.
Or, après avoir écouté à la fois le récit de l’entrée de Jésus à Jérusalem lors de la bénédiction des rameaux et le récit de sa passion dans l’évangile, nous avons pu nous rendre compte que c’est la même foule qui a accueilli Jésus à Jérusalem, et qui, quelques heures plus tard, a crié : « crucifie-le ». Retournement rapide !
Ainsi, les rameaux que nous tenons en main aujourd’hui sont le signe de la fragilité de nos sentiments, de nos promesses et de notre enthousiasme.
Il existe un très court chemin entre les déclarations bienveillantes de Pierre lors du lavement des pieds des apôtres par Jésus avant le dernier repas et les déclarations du même Pierre dans la cour du tribunal lors de son reniement. C’est souvent un aussi court chemin qu’il existe entre nos bonnes résolutions et la réalité de notre vie quotidienne.
Nous sommes invités à prier pour que Dieu, Père de Jésus, nous aide à partager authentiquement sa passion pour ensuite goûter à la joie de sa résurrection.
Abbé Fernand STRÉBER
P’tit’ rawett’
(petit clin d’œil au jeûne du Vendredi Saint et aux musulmans vivant actuellement le ramadan)
POURQUOI NE PAS ÊTRE SON AMI ? (C Bessière)
Il a avait longtemps que Mohamed souhaitait la visite du Père Christian.
– « Viens manger chez nous ! », lui dit-il. Moi, je ne mangerai pas, c’est le Ramadan. Mais tu mangeras avec les enfants, et puis on sera ensemble et on parlera.
Mohamed s’est tu un instant, puis il a ajouté:
– « Tu sais, ma femme Rahima attend un enfant… Elle veut faire le Ramadan, mais c’est trop dur pour elle. Alors, toi qui es prêtre, dis-lui qu’elle mange. Si tu le dis, toi, elle mangera ».
La joie est entrée dans la maison de Mohamed avec le Père Christian. Et tout le monde s’est empressé. Pendant le repas, Mohamed et sa femme sont restés là, sans rien prendre. Le Père Christian a conseillé à Rahima de manger un peu.
Christian a fait parler Mohamed de son travail. Il passe la journée à l’hôpital, dans la buanderie: « C’est dur,- dit-il – ça sent et on est tout le temps dans la vapeur ».
Quand Mohamed a accompagné le Père sur le chemin du retour, Christian lui a demandé:
-« Tu n’as pas faim l’après-midi ? »
Mohamed a répondu:
– Oh, vers quatre heures, tu ne peux pas imaginer comme j’ai faim. Alors je pense au Sahel, à l’Inde, au Bengladesh. J’y pense fort, très fort, si fort que je ne sens plus la faim. »
Un beau silence a éclos entre les deux hommes.
Soudain Mohamed a repris:
-« Ce que je viens de te dire, tu ne le répéteras à personne. »
-« Est-ce que je peux bien le dire aux amis ? » a demandé le Père Christian.
-« Oui, d’accord… aux amis seulement ! »
N’aimeriez-vous pas être l’ami du Père Christian ?