Homélie 3ème dimanche Temps ordinaire Année B (Abbé Fernand Stréber)

Evangile : Mc 1,14-20

Après l’arrestation de Jean le Baptiste Jésus partit pour la Galilée proclamer l’Évangile de Dieu ; il disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche.  Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. » Passant le long de la mer de Galilée, Jésus vit Simon et André, le frère de Simon, en train de jeter les filets dans la mer, car c’étaient des pêcheurs. Il leur dit : « Venez à ma suite.  Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. » Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent. Jésus avança un peu et il vit Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans la barque et réparaient les filets. Aussitôt, Jésus les appela.  Alors, laissant dans la barque leur père Zébédée avec ses ouvriers, ils partirent à sa suite.

Homélie

Dans la société actuelle, beaucoup de publicités font miroiter le bonheur.  Par exemple cette semaine, toutes les marques de voitures rivalisent de créativité pour nous dire que l’achat de leur carrosse nous procurera le bonheur et cela sans grever notre budget.  Or paradoxalement je constate que de plus en plus de personnes éprouvent un mal être, un mal de vivre.  Pour les aider à le surmonter, des propositions de cure, de massages et exercices en tout genre sont mises sur pied.

Les psychologues et les psychiatres sont débordés pour résoudre des problèmes de libido ou encore pour aider toutes celles et ceux qui ne savent plus se situer dans leur vie ni dans la société, toutes celles et ceux qui n’ont pas envie de travailler, de fonder une famille ni de se prendre en main ou sortir de l’une ou l’autre dépendance comme par exemple drogues, alcool, jeux de hasard, argent facile…

Devant toutes ces manières de faire, de quoi a-t-on l’air lorsqu’on se présente avec la proposition de l’Evangile d’aujourd’hui qui nous invite à « nous convertir » ?  N’est-ce pas une méthode périmée ? C’était peut-être bon à l’époque de nos grands-parents, mais aujourd’hui… vous voulez rire ! Cela ne fait partie d’aucune thérapie sérieuse.

Mais, si avant d’en rire, nous faisions quand même l’effort de comprendre ce que Jésus a voulu nous dire dans ce texte écrit par Saint Marc ?

Reprenons la première phrase qui, à elle seule, résume la proposition de Jésus.  « Jésus part pour la Galilée. ».  Jésus a traversé la Samarie pour arriver au Nord du pays.  nous sommes dans le contexte d’une arrestation qui vient d’avoir lieu : celle de Jean-Baptiste.  Les jeunes d’aujourd’hui diraient : « Jésus se taille. »  Ce détail géographique est tout un message.   En effet, avant, Jésus était en Judée.  Et la Judée, c’est notamment Jérusalem avec son temple, la Loi, l’endroit où règnent en maître les scribes et les pharisiens.  Il y en a vraiment beaucoup au m².  Jésus quitte cet endroit comme s’il voulait prendre distance avec ces lois religieuses tatillonnes, avec leurs interdictions qui paralysent les hommes de bonne volonté, figent leur liberté.  Jésus quitte tout cela pour aller en Galilée.

La Galilée c’est tout le contraire, un lieu de passage des caravanes, des étrangers, lieu de brassage entre les juifs et les païens autrement dit des personnes ne partageant pas la religion juive.  C’est dans cette contrée, méprisée par le gratin des habitants de Judée et de Jérusalem – la capitale -, que Jésus va établir son champ d’action prioritaire.

Jésus veut montrer que Dieu n’est plus dans le temple.  Avec Jésus, Dieu rejoint les hommes et les femmes là où ils sont, là où ils vivent, là où ils travaillent, là où l’on pleure et où l’on rit, où l’on souffre et où l’on aime.

En quittant la Judée avec son Temple, ses lois et ses pharisiens et en arrivant en Galilée, Jésus dit : Convertissez-vous et croyez à l’Evangile de Dieu. » pas n’importe quel Evangile ! C’est l’évangile de Dieu.  Jésus choisit cet endroit pour appeler ses quatre premiers disciples.  Ils ne sont ni dans le temple de Jérusalem ni même dans une synagogue.  Ils sont en train de pêcher.  La pêche sur le lac est leur gagne-pain.  Jésus les appelle par leur prénom : Simon, André Jacques et Jean.  Une manière de dire qu’ils ont du prix à ses yeux.

Ceux-ci vont abandonner leurs filets de pêcheurs.  Oserais-je dire qu’au contact de Jésus, ils se libèrent aussi des filets dans lesquels ils étaient pris eux-mêmes, les filets de la Loi avec ses trop nombreux interdits, pour devenir des hommes convertis, c’est-à-dire des hommes libres et debout.

Se défaire du poids d’une loi qui paralyse, pour savourer un amour qui nous procure confiance en nous-mêmes, voilà la Bonne Nouvelle de Dieu.  Se savoir aimé-e d’une manière inconditionnelle par Dieu pour ensuite découvrir que le bonheur ne se trouve que dans l’attention aux autres, dans l’émotion, pour se conclure dans un engagement vis-à-vis de son prochain.  Je pense que cela peut faire autant de bien qu’une cure psychologique.

Rien ne peut faire autant vivre l’humain que de se savoir aimé et aimable.

Merci, Seigneur, de nous avoir révélé aujourd’hui cette bonne nouvelle qui nous met sur le chemin du bonheur.

Fernand STREBER

Prière universelle

Unissons maintenant nos prières pour les adresser tous ensemble à Dieu.

 Il n’est pas possible de prier sans penser à toutes les souffrances provoquées par les disfonctionnements, l’indifférence, voire même la corruption des dirigeants en place. Pour que désormais tous les responsables travaillent avec honnêteté, main dans la main pour le bien être de tous les citoyens. Seigneur nous te prions.

-Cette semaine est la semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Que ton Esprit, Seigneur, ravive les églises sœurs (orthodoxe, protestante et catholique) afin qu’elles avancent sur le chemin de la conversion et travaillent ensemble, d’un cœur généreux à la réconciliation. Seigneur nous te prions.

-Tous les matins la vie nous est offerte, mais les ennuis et les difficultés sont pour nous un obstacle à lui donner un sens et une orientation. Pour qu’à travers nos tâches quotidiennes et nos rencontres habituelles nous trouvions chaque jour de nouvelles raisons de vivre. Seigneur nous te prions.

Ton Règne est tout proche Seigneur. Aide-nous à en préparer les chemins pour qu’il s’implante dès aujourd’hui dans notre monde. Nous t’en prions par Jésus ton Fils notre Seigneur. Amen.

P’tit rawett’ – Comment appelles-tu Dieu ?

Une jeune fille d’origine musulmane s’était convertie et avait préparé son baptême pendant trois ans.

De passage dans la région, l’Evêque demande à rencontrer Fatima.  Peut-être un peu trop intellectuel, il demande à la jeune fille :

– Fatima, peux-tu me parler du mystère de la Sainte Trinité ?

Fatima reste muette, rougit, et répond qu’elle ne sait pas.

Le Vicaire général dit alors au prêtre :

– Comment voulez-vous que je la baptise si elle ne sait pas le ‘b.a.-ba’ de la foi chrétienne ?

Sans s’émouvoir, le prêtre qui avait préparé Fatima lui demande :

– Est-ce que je peux l’interroger, Monseigneur ?

– Allez-y.

– Dis-moi, Fatima, comment appelles-tu Dieu aujourd’hui ?

– Aujourd’hui, je l’appelle Allah.

– Pourquoi ?

– Parce qu’il est le Tout-Puissant, le Créateur. Il n’y a pas d’autre Dieu que Lui.

– Et demain, quand tu seras baptisée, est-ce que tu l’appelleras Allah ?

– Demain, je l’appellerai Abba.

– Pourquoi ?

 Et Fatima a cette belle expression qui ne pouvait venir que ’elle :

– Je l’appellerai Abba parce que demain je serai kif-kif avec Jésus, et Jésus l’appelait Abba.

Et le prêtre d’ajouter après avoir relaté cet épisode :

–  Dans les cours de récréation, on entend souvent des enfants dirent : « Moi, mon papa, il a une grosse voiture ; Moi, mon papa, il est costaud… »

Et Jésus de dire : « Moi mon papa, il a créé l’univers ; Moi, mon papa, il pardonne ;

Moi, mon papa, il cherche la brebis perdue ; Moi, mon papa, il vous aime…’. »

Extrait de Petites miettes spirituelles, Albert ANDRE, Bua Habay

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