Homélie de l’abbé Fernand Stréber – Nuit de Noël

Homélie :

A Noël, Dieu risque tout : sa réputation et sa tranquillité.

A Noël, Dieu fait ses paquets. Il déménage.

Il quitte le ciel pour louer « un meublé » sur terre.

C’est une étable à Bethléem.

A Noël, Dieu perd un peu la tête parce qu’il est amoureux,

amoureux de chacun de nous sans distinction.

A Noël, Dieu nous dit de tout effacer et de recommencer. C’est possible, même lorsqu’on est déjà vieux.

Vieux de vieillesse, de routine ou de chagrin.

A Noël, Dieu nous propose une autre manière de vivre.

A Noël, Dieu nous dit de risquer l’espérance à partir de notre chambre (cellule).

C’est merveilleux. C’est passionnant.

 

A Noël, Dieu nous propose de « déménager » comme Lui l’a fait voici 2000 ans lors du premier Noël.

 

Deux éléments de l’évangile proclamé aujourd’hui me permettent de faire le lien entre Noël et Pâques ces deux fêtes chrétiennes que l’aumônerie soigne tout particulièrement en organisant une messe chantée par une chorale extérieure ici dans la salle de visite. Noël célèbre la naissance de Jésus et Pâques célèbre sa résurrection suite à un dernier repas pris avec ses apôtres suivi de son arrestation et de sa condamnation au supplice de la croix.

 

Premier lien entre les deux fêtes :

Selon le passage de l’Evangile que je viens de proclamer, Jésus est né dans une étable et plus précisément dans une mangeoire.

Ce terme est repris trois fois dans le texte.(deux fois dans l’extrait proclamé aujourd’hui et une fois un peu plus loin)

 

Quand j’ai travaillé à la ferme, j’ai déposé la nourriture destinée à être mangée par les animaux dans des mangeoires.

 

A Noël, ce n’est ni du foin ni de l’avoine qui ont été déposés dans cette mangeoire de Bethléem mais bien un enfant.

C’est la première étape du parcours de Jésus.

 

Le Jeudi Saint, deux jours avant sa résurrection le jour de Pâques , ce petit enfant déposé dans une mangeoire 33 ans plus tôt s’offre comme nourriture aux douze apôtres sous le signe du pain et du vin.

« Prenez et mangez, ceci est mon corps. Prenez et buvez, ceci est mon sang. »

 

Depuis lors, à chaque eucharistie, Jésus s’offre comme nourriture destinée à être mangée.

· Dans un film sur Noël que j’ai vu dimanche, l’artiste met un pain dans les bras de Marie et non un enfant.

· Par ailleurs, en hébreu, « Bethléem » signifie maison du pain.

Ces deux détails renforcent le lien existant entre Noël et le Jeudi-Saint.

 

Deuxième lien entre Noël et Pâques : Jésus est emmailloté. l’Evangile d’aujourd’hui signale deux fois ce détail. Pourquoi ?

Si l’évangéliste insiste sur ce détail c’est pour faire écho à la sépulture de Jésus 33 ans plus tard. Jésus sera emmailloté, enveloppé d’un linceul avant d’être déposé dans un tombeau.

 

Il est temps de conclure.

Ce nouveau-né que nous honorons aujourd’hui c’est celui qui ira jusqu’au bout du chemin d’amour et du don, jusqu’à sa mort et la résurrection par Dieu. De cette manière, il trace une toute nouvelle route en vue d’accéder à Dieu qu’il appelle « Abba » « Père ». Il propose à celui, celle qui le souhaite une nouvelle manière de vivre avec Dieu, une manière qui génère beaucoup de bonheur pour soi et pour d’autres. C’est un réel cadeau.

 

Aujourd’hui, au moment de la communion, si nous le souhaitons, en prenant l’hostie, nous recevrons ce cadeau dans notre cœur. C’est extraordinaire. Avec vous je le remercie chaleureusement.

 

Abbé Fd. STREBER

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